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JURASSIC PARK

jeudi 10 janvier 2002, par von Bek

Steven SPIELBERG (1946-)

États-Unis, 1993

Sam Neil, Laura Dern, Jeff Goldblum, Richard Attenborough, Joseph Mazzello, Ariana Richards, Samuel L. Jackson, T-Rex et le Raptors Band.

Homme de cirque et Self-made-man, John "j’ai dépensé sans compter" Hammond (Richard Attenborough) entreprend de construire sur une île oubliée au large du Costa Rica, un parc zoologique composé d’espèces disparues et ressuscitées grâce à la recomposition de leur ADN : les dinosaures. Le coût de l’entreprise et les risques encourus par la fréquentation des sauriens inquiètent cependant les investisseurs qui obtiennent que le parc soit avalisé par des spécialistes. Totalement sûr de ses installations, John Hammond confie ses petits enfants à la paleo-botaniste Ellie Sattler (Laura Dern) et au paléontologue Alan Grant. (Sam Neil). A ce couple de spécialistes, les investisseurs ont joint leurs représentants en la personne d’un avocat (véreux ?) et de Ian Malcom, mathématicien rocker, spécialiste de la théorie du chaos c’est à dire des problèmes imprévisibles. Problèmes qui, ainsi que les avait prévus Ian Malcom, ne manquent pas de survenir, sous la forme d’une tempête tropicale et d’un informaticien malhonnête qui coupe les circuits de sécurité pour pouvoir s’emparer des secrets des dinosaures. Rapidement, la visite guidée tourne au cauchemar pour échapper au tyrannosaure rex et autres velociraptors.

Jurassic Park est assurément un film pour lequel les critiques furent aussi grandes que son succès commercial, prévisible compte tenu de l’identité des producteurs et du réalisateur et soigneusement soutenu par un merchandising aussi monstrueux que les dinosaures. Les critiques fusèrent, reprochant au film le manque de consistance de son scénario et d’avoir pour unique point fort des effets spéciaux inégalés à cette époque.

Outre que ces critiques apparaissaient rapidement blasées par la qualité et le réalisme des lézards, c’était oublier tout aussi rapidement que Jurassic Park est l’adaptation du roman de Michael "Midas" Crichton, best-seller dont il est vrai que la trame et les rebondissements sont nettement plus étoffés. L’auteur ayant participé à l’adaptation - par souci de son oeuvre - et à la production - par souci de son portefeuille - , il n’est pas possible de taxer Steven "vive les enfants" Spielberg d’avoir trahi la trame et l’esprit du livre. Tout lecteur du Parc jurassique reconnaîtra que le livre s’avère bien plus riche. Il faut par ailleurs reconnaître que le film est bien rythmé et que les spectateurs eurent de quoi sursauter dans leurs fauteuils, surtout après l’entrée en scène des raptors.

Loin de tout sadisme, il faut regretter cependant l’appauvrissement dramatique du film par rapport au livre ainsi que le manichéisme qui l’entache. Le film n’est pas aussi sanglant que le livre. En outre, loin d’être l’homme d’affaire vénal décrit dans Le parc jurassique, John Hammond apparaît comme un grand-papa gâteau soucieux de faire rêver les enfants du monde, alors que l’avocat incarne un pleutre tout aussi vénal, ce qu’il n’est pas totalement dans le livre.

L’action, menée sur un fond musical de John Williams, ne doit pas obérer une réflexion sur le clonage et la génétique, réduite au temps d’un repas - qui ne fut d’ailleurs pas consommé - mais bel et bien présente et qui pour l’époque pouvait apparaître comme prémonitoire. Il conviendra donc d’oublier le rôle dévolu aux enfants - qui à l’issu du film ne semblent pas traumatisés - et de savourer un film grand spectacle dont la qualité justifie amplement le succès mais n’excuse en rien la réalisation de suites d’une qualité inégale (Le monde perdu : Jurassic Park, 1997, Jurassic Park III, 2001...)

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