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LES DEMONS DU MAÏS 3 : LES MOISSONS DE LA TERREUR

dimanche 1er mai 2022, par Maestro

James D.R. HICKOX

Etats-Unis, 1995

Avec Daniel Cerny, Ron Melendez, Jim Metzler, Nancy Lee Grahn, Jon Clair, Mari Morrow.

À l’instar de Prédator 2, qui transportait les extra-terrestres chasseurs de la jungle d’Amérique centrale à la jungle urbaine de Los Angeles, ce troisième volet de la franchise des enfants du maïs prend deux enfants de Gatlin, deux frères, Eli et Joshua, pour les installer à Chicago. Leur père a été tué par un alter ego de la créature du premier film, son esprit peut-être – bonne idée de le transformer en épouvantail, du reste – et un couple aisé de Chicago, les Porter, en manque d’enfant, a décidé d’adopter la fratrie.

Une dichotomie est très vite perceptible entre les deux garçons. D’un côté, Joshua cherche à nouer connaissance avec des jeunes de la ville, à s’intégrer, y compris auprès d’une fille afro-américaine. De l’autre, Eli endosse le rôle des précédents leaders du culte, et habité par l’esprit de la divinité du maïs, il n’a de cesse d’imposer des visions anxiogènes à sa mère adoptive, de camper sur des positions morales rigoureuses, voire racistes, et d’exiger une relation exclusive avec Joshua. Obnubilé par le culte, il acquiert peu à peu une aura sur ses camarades, les embrigadant ; il plante également des grains de maïs amenés de Gatlin dans la cour d’une usine désaffectée, juste à côté de la maison Porter. Le père Porter, justement, est négociant en céréales, et lorsqu’il découvre la plantation, il constate que cette variété se révèle nettement supérieure à toutes celles qu’il connaît, ce qui aiguise chez lui des appétits bien mercantiles. « On récolte ce que l’on sème », ainsi que le déclare Eli.

Du premier film, Les moissons de la terreur reprend la musique en plus du culte enfantin, tandis que du second, il conserve la thématique écologique – le culte du maïs comme culte de la Terre mère – et la proximité avec La Malédiction. Eli est en effet un jeune garçon doté d’un grand charisme, et il prend plaisir à se débarrasser de tous ceux qui pourraient entraver ses projets. À cet égard, d’ailleurs, le jeu d’acteur, et même la réalisation sont d’une plus grande qualité que dans Le sacrifice final (dont quelques images sont d’ailleurs reprises par flash-back onirique), alors que ce métrage est le premier de la série à être distribué directement en vidéo. On appréciera également plusieurs scènes d’assassinat, qui renforcent encore le parallèle entre Eli et l’Antéchrist. Les effets spéciaux, par contre, souffrent d’un budget qui semble relativement limité, et le ridicule n’est pas toujours évité (ainsi de l’épouvantail qui défend la Bible démoniaque).

Quant à l’originalité propre de ce troisième volet, au-delà de l’idée d’implanter le culte en milieu urbain, elle réside dans les épis de maïs désormais dotés d’une vie propre : ils peuvent résister aux coups d’un sécateur, et sont surtout capables d’enserrer les personnes jugées profanatrices, voire de les tuer… tout au moins jusqu’au final : on découvre en effet que derrière ces végétaux mortels se dissimule une réplique de la créature de jadis. Hélas, erreur grossière, elle nous est entièrement dévoilée, combinant la maigreur des effets spéciaux (les marionnettes bien visibles pour mimer les dévorations d’humains) à une happy end, alors que le jeu de massacre auquel se livrait la bête laissait entrevoir une conclusion plus crépusculaire et jubilatoire. Heureusement, le dernier plan, avec cette caisse remplie d’épis de maïs que le vent agite, fait preuve de davantage de subtilité. De bonnes idées, et quelques ratés d’importance, voici donc le bilan mitigé de ces Démons du maïs 3.

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