Accueil > CINECSTASY > B > BRIGHTBURN : L’ENFANT DU MAL

BRIGHTBURN : L’ENFANT DU MAL

dimanche 17 juillet 2022, par Maestro

David YAROVESKY

Etats-Unis, 2019

Avec Elisabeth Banks, David Denman, Jackson A. Dunn, Matt L. Jones, Meredith Hagner, Steve Agee.

Un couple d’agriculteurs du Kansas, qui tentent désespérément d’avoir un enfant, voient une nuit leur rêve se réaliser en tombant du ciel. Adoptant ce bébé, ils l’élèvent paisiblement jusqu’à l’âge de 12 ans. C’est là que son comportement commence à changer, et ses pouvoirs à se manifester, telle une force surhumaine… Vous pensez au bébé recueilli par les Kent ? Oui, bien sûr, à ceci près que Brandon, c’est l’anti-Superman.

Car au-delà de la classique métaphore de l’adolescence, perceptible dès qu’il est question d’enfant ayant une conduite anormale ou surprenante, Brandon semble attiré par la découverte des pulsions sexuelles, certes, mais également par le fait de donner la mort ou d’infliger la souffrance. Au point de briser la main d’une camarade, chez qui il était déjà allé roder en douce. Les parallèles faits à plusieurs moments du film – le cours sur la différence entre les abeilles et les guêpes parasites, la fourmi que l’on voit distinctement grimper sur un tronc – sont relativement explicites, tout comme la couleur rougeâtre de l’appareil ayant amené Brandon sur Terre, dissimulé dans la grange familiale, mais qui l’appelle dans son sommeil : à défaut d’une nouvelle déclinaison de La Malédiction, avec son enfant incarnant l’Antéchrist (auquel une allusion indirecte est peut-être faite, le prénom de la mère adoptive, Tori, étant proche du nom de famille du Damien Thorn de The Omen), Brightburn est une variation sur l’invasion extra-terrestre, celle de La Chose d’un autre monde ou de L’Invasion des profanateurs de sépultures, mais sous les oripeaux des super-héros.

Une fois Brandon véritablement habité par l’esprit de son espèce / de l’artéfact l’ayant conduit sur Terre, il revêt un costume baroque, avec cagoule ridicule, sweat, jeans et cape afin de perpétrer ses meurtres. On bascule alors dans le slasher a priori traditionnel, mais dans ce registre, il convient de souligner une relative inventivité, de la blessure à l’œil affectant la vision de la première victime, à la mort du second, particulièrement gore… La tension monte crescendo, les parents adoptant deux attitudes distinctes : tandis que le père doute de plus en plus et ouvre les yeux sur la réalité du caractère monstrueux de son fils, alter égo d’un Michael Myers, la mère cherche envers et contre tous à comprendre et à défendre son bébé. La séquence au cours de laquelle le père tente une dernière fois de se retrouver avec son fils est à cet égard une des plus fortes du film, retrouvant là aussi le dénouement de La Malédiction entre Damien et Robert.

Car en dépit de ce traitement intéressant, Brightburn demeure un film d’horreur classique. Les scènes illustrant la relation sentimentale entre parents et enfant auraient à cet égard gagnées à être approfondies et développées, tandis que le flash-back montrant la capsule échouée ne convainc guère, avec sa multitude de diodes luminescentes. Bonne idée, a contrario, que ce cahier d’écolier dans lequel Brandon dessine tous ses fantasmes. Jolie boucle également que celle nouée autour du jeu de cache-cache entre mère et fils. Finalement, le caractère nihiliste des actions de cet enfant fait peut-être également la différence, quant à son impact, avec des métrages comme Les révoltés de l’an 2000, qui me semble autrement plus positif…

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?