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THE FLASH

Flashpoint

dimanche 9 juillet 2023, par von Bek

Andrès MUSCHIETTI (1973-)

Etats-Unis, 2023

Ezra Miller, Michael Keaton, Sasha Calle, Maribel Verdú, Ron Livingston, Ben Affleck, Kiersey Clemens, Jeremy Irons.

Paradoxalement, alors qu’il est incarné au cinéma par Ezra Miller depuis 2016, d’abord dans des caméos [1], qu’il est le héros d’une série reconduite depuis 2014, Flash aura été le dernier de la Ligue de Justice à disposer de son propre film, en l’absence de projet de film pour Cyborg. Jusqu’à présent ces réalisations centrées sur des individus sont généralement considérées comme les meilleurs réussites du DCU, Batman vs Superman : l’aube de la justice ou Justice League étant considérés comme des échecs.

Après avoir aidé Batman à arrêter une équipe de voleurs après avoir sauvé quelques patients d’un hôpital en cours d’effondrement, Barry Allen alias Flash retombe dans ses problèmes personnels et sa vie de laborantin de la police scientifique de Star City. A la veille de l’ultime procès de son père pour le meurtre de sa mère, des années auparavant, Barry espère beaucoup d’une vidéo de surveillance qui innocenterait son père mais qui se révèle décevante. Le chagrin aidant, Flash fuit à une vitesse telle qu’il s’affranchit du temps. L’exploit lui ouvre l’opportunité de changer le passé pour changer le présent, mais ce faisant il est attaqué par une créature qui le précipite dans le passé d’un univers parallèle où sa mère est bien vivante, mais dans lequel Batman a disparu depuis des décennies et où Superman est inconnu. Il y rencontre une version de lui-même quelque peu immature le jour même où il est supposé recevoir ses pouvoirs et peu de temps avant que le général Zod ne viennent traquer sur Terre le fils de Krypton. Pis, en reconstituant la scène qui lui permet de doter son alter-ego de ses pouvoirs, il perd les siens. Secondé par un novice dans le rôle de justicier, Flash entreprend de retrouver Batman et Superman. Or ceux-ci ne sont pas exactement ceux qu’il connaissait.

Les spectateurs ayant vu Spider-Man No Way Home (Jon Watts, 2021) et plus largement ceux qui fréquentent le MCU ne manqueront pas de faire remarquer les points communs entre ces derniers et le film de Andrès Muschietti : l’un comme l’autre sont des histoires d’univers parallèles et même, comme pour le film de Watts, Muschietti et Hodson cherchent à renouer les différentes composantes de la filmographie DC. Il ne faut pas cependant omettre que DC a un passé plus nourri avec les univers parallèles que sa concurrente, la compagnie Marvel, a fortiori avec le personnage de Flash auquel ses auteurs ont rapidement prêté la capacité de se déplacer entre les mondes. Donc, bien que rattacher le Batman de Tim Burton (1989) au DCU actuel reproduise l’idée au cœur de No Way Home, force m’est de reconnaître que c’est un « plagiat » dont je me suis pas offusqué. Bien au contraire car quelques images, construites par ordinateur, ne sont pas sans susciter une certaine émotion, - je pense au Superman de Richard Donner - ou même interrogation pour ce qui est de Nicolas Cage en Superman [2]. Le film abonde en références qui réjouiront les fans.

Pour le scénario de The Flash, Christina Hodson, qui a déjà travaillé sur des films DC [3], s’est librement inspiré du fameux comics Flashpoint, mais les différences sont importantes. Ainsi, l’arrivée du général Zod, au cœur du film Man of Steel (Zack Snyder, 2013) joue un rôle important, comme cela avait été le cas avec Batman vs Superman. Or je ne cesse de dire à quel point que j’avais été déçu par le premier à cause du manque d’originalité dans le scénario qui reproduisait celui de Superman II, mais aussi à quel point j’avais trouvé intelligent l’utilisation de cet événement comme déclencheur pour le deuxième. Encore une fois, un film se construit autour.

The Flash est donc un film au scénario plus complexe que la moyenne et j’entends d’ici quelques critiques idiotes le lui reprochant. Il a d’autres qualités telles que de l’humour, de l’émotion et des effets spéciaux dont il faut être outrageusement exigeant pour ne pas s’en satisfaire.

Je vous invite à vite courir le voir.


[1Dans Suicide Squad (David Ayers, 2016) et Batman vs Superman (Zack Snyder, 2016)

[2En fait c’est une référence à un projet enterré, Superman Lives, de la Warner Bros et remontant à 1998.

[3Birds of Prey (Cathy Yan, 2020) et l’avorté Batgirl (Adil El Harbi, Billal Fallah, 2022)

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