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LA MARQUE DU VAMPIRE
Vampire™
mardi 12 juin 2001, par
Tod BROWNING (1882-1962)
Etats-Unis, 1935, Mark of the Vampire
Bela Lugosi, Lionel Barrymore, Elisabeth Allan, Lionel Atwill
Avec ce petit film (seulement 61 mn !), le spectateur est introduit dans le cinéma fantastique américain de l’Entre-deux-Guerres, celui de la momie, du docteur Frankenstein et de Dracula, lequel est absent du présent film. En effet, Bela Lugosi qui l’avait interprété en 1931 sous la direction du même Tod Browning, joue ici le rôle du comte Mora, un vampire quelque peu différent.
En Europe centrale, en 1934, le Sir Karell Borotyn est découvert mort, vidé de son sang à son bureau et portant au cou deux petites morsures. Son beau-frère, le baron Otto, tuteur de sa nièce cherche à élucider le crime et, pensant à un acte vampirique, a fait appel à un policier aussi sceptique qu’une fosse, secondé par le professeur Zelen, spécialiste de l’occultisme. Rapidement l’enquête s’oriente vers le château voisin soi-disant habité par deux vampires d’autant que ces derniers s’attaquent à Mlle Borotyn et à son fiancé. Mais tout cela est-il bien réel ?
La marque du vampire réunit tous les ingrédients du film de vampire (jusqu’au vampire organiste !) mais dans une recette qui pastiche le genre. Ainsi les acteurs correspondent trait pour trait au roman mythique originel de Bram Stocker et Lionel Barrymore interprète un époustouflant professeur Zelen, pastiche de van Helsing. De même, la jeune Irene Borotyn (Elisabeth Allan) a du mal à résister à l’appel de son défunt père vampirisé. Ces deux personnages et les autres évoluent dans un décor gothique à souhait puisque, bien que se déroulant en 1934, les automobiles, par exemple, sont absentes du film, les cimetières sont brumeux et fréquentés la nuit, les châteaux poussiéreux et peuplés de chauve-souris, rats et araignées...
Pour autant le film est une pastiche parce que le mythe est quelque peu détourné : les vampires semblent peu efficaces, l’ail et le pieux pointu sont remplacés par de l’aubépine et un bon coup de lame en travers du crâne et il n’est nul question d’eau bénite. Ensuite, comme dans tout film d’horreur qui se respecte, les consignes de base (voir Scream) ne cessent d’être violées. A l’encontre de tous les ordres, portes et fenêtres du manoir sont ouvertes en permanence pour laisser entrer les vampires. La bonne, chargée de veiller constamment sur la jeune fille, s’absente... etc.
Bref, avec une telle intrigue et un tel décor, l’on comprend ce qui a pu inspirer des films plus récents comme Le bal des vampires, La Famille Adams ou Scream. Comme quoi, il est toujours bon de se relêcher les vieilles bobines.