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MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
Huskvarna Massacre
jeudi 1er janvier 2004, par
Tobe HOOPER (1943-2017)
Etats-Unis, 1974, Texas Chainsaw Massacre
Marilyn Burns, Allen Danziger, Paul A. Partain
Des années plus tard, quand on voit Massacre à la tronçonneuse, on se demande ce qui a bien pu pousser Anastasie à interdire purement et simplement ce film en France pendant cinq longues années et à l’interdire aux moins de 18 ans par la suite. Le côté " d’après une histoire vraie ", peut-être ? Cette ambiance lourde, crade et petits moyens ? Ou alors l’absence d’explication logique au déluge de violence, qui n’apparaît que tardivement dans la narration ? Parce que, bon, côté sang qui coule, on ne peut pas parler d’horreur. Zombie, filmé deux ans plus tard et lui aussi censuré, est bien plus dégoulinant (bien qu’il le soit franchement moins que Freddy vs Jason, interdit aux moins de 16 ans en 2003). A moins que ce ne soit pour éviter que ne se propage ce vibrant réquisitoire contre la façon dont on traite les animaux dans les abattoirs. Car le voyage de la bande de jeunes dans le Texas se fait à proximité de ces bovins élevés de façon intensive. Et, parmi les images les plus choquantes (habilement suggérées - un truc qu’on faisait encore à l’époque), il y a Leatherface qui accroche une fille encore vivante à un crochet de boucher. Le plus naturellement du monde, histoire de se libérer les mains. Eh bien, figurez-vous que ça se fait encore de nos jours. Bon, avec des vraies dindes, certes, mais il n’empêche que le traitement peut encore être considéré comme cruel. Il semble même que ce soit cette ambiance malsaine qui ait fait perdre la tête à toute la famille de Leatherface. Enfin, là, on joue à la question de l’œuf et de la poule. L’horreur de la folie humaine, cristallisée dans cette histoire, a ceci de dérangeant qu’elle est possible. Et le mieux est toujours d’en parler, même si ça fait mal.
En tout cas, si l’on veut voir un film de cannibales, il y a nettement plus d’intérêt à voir Massacre à la tronçonneuse que cette chose aussi inutile qu’immonde (narrativement et artistiquement) appelée Anthropophagous (réalisé par feu Joe d’Amato).