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MARY REILLY

dimanche 30 décembre 2001, par von Bek

Réalisateur : Stephen FREARS (1941 - )

Année : Grande-Bretagne, 1996

Acteurs : Julia Roberts, John Malkovitch, Glenn Close

Adaptation d’un livre d’une certaine Valerie Martin, Mary Reilly est une énième mise en scène du célèbre livre de Robert Louis Stevenson, L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, dans laquelle le personnage central n’est plus le seul Dr Jekyll mais Mary Reilly, l’une de ses domestiques. Vision originale dira le spectateur qui aura oublié que le livre restitue la vision des faits d’un ami du Dr Jekyll. Ce n’est pas tant cette perception féminine extérieure qui donne son cachet au film mais sa mise en scène et la relation ambiguë entre Mary Reilly et son maître.

Jouant sur les couleurs sombres - les couleurs les plus vives du film sont celle du parterre floral dans l’arrière-cour, la maison close et le sang - et un climat funèbre, Stephen Frears impose une vision misérable de la vie d’une jeune domestique dans le monde victorien. Vision qui s’écarte des poncifs sur l’hypocrisie morale habituellement dénoncée et qui, malheureusement, ne doit pas être très loin de la réalité. Toutefois, Stephen Frears a dû oublier, à l’instar de Patrice Chéreau dans La reine Margot (1994), que le soleil peut briller sur le pire drame humain. A trop jouer sur les effets lumineux et climatique, le réalisateur conduit davantage à la neurasténie qu’à établir une sensation angoissante. D’autant plus que le film est un long fleuve tranquille que ponctue de trop rares rapides au gré des violences de Mr Hyde. Les longueurs et les silences s’additionnent pour ne former qu’une sensation d’ennui.

Peut-être le réalisateur des Liaisons dangereuses (1988) ne cherchait-il qu’à renforcer les rapports angoissants unissant Mary Reilly, à laquelle une enfance maltraitée par un père alcoolique a laissé une certaine fascination pour la violence et le mal, et le Dr Jekyll et Mr Hyde, personnage démoniaque s’il en est. Progressivement les relations triangulaires entre ces personnages évoluent et à l’amour inavoué de Mary pour son maître, à sa fascination et à son désir pour le monstre répond la jalousie du janus qui poursuivi par la police finit par se suicider au terme d’une ultime et impressionante métamorphose. Encore une fois le tamdem des Liaisons dangereuses, Stephen Frears (réalisateur) - Christopher Hampton (scénariste) renoue avec le malsain dans le but de déranger le spectateur. Encore eut-il fallu que ce dernier ne s’ennuie pas !

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