LE METEORE DE LA NUIT

Jack ARNOLD (1916-1992)

Etats-Unis, 1953, It Came from outer Space

Richard Carlson, Barbara Rush, Charles Drake, Joe Sawyer

It Came From Outer Space fait partie de ces films, particulièrement répandus dans les années 50, qui traitent de la rencontre entre humains et extra-terrestres. Mais ici, malgré un début similaire -un vaisseau spatial qui s’écrase en plein désert-, c’est plus du Jour où la Terre s’arrêta que de La guerre des mondes qu’il convient de rapprocher ce film tourné en noir et blanc, avec des effets en trois dimensions. Le scénario, signé de Ray Bradbury, excusez du peu, évoque donc la difficulté de communication entre êtres différents.

Le héros du film, un jeune astronome, et sa fiancée, institutrice particulièrement soumise et conformiste (fidèle en cela au modèle dominant de l’époque), doivent d’abord combattre l’incrédulité de toute une population qui tourne en dérision la prétendue arrivée d’extra-terrestres, le vaisseau spatial s’étant retrouvé bloqué sous des tonnes de roches (un état d’esprit qui anticipe sur celui auquel devra faire face un David Vincent la décennie suivante). Cette partie un peu longue cède ensuite la place à la peur, peur d’une population face à la prise en otages de certains d’entre eux par ces créatures qu’elles ne parviennent pas à et ne veulent pas comprendre... On appréciera le fait que le leader du désir de règlement de compte et du lynchage soit le chef de la police locale, tandis que le champion du dialogue est un scientifique.

Quant aux extra-terrestres eux-mêmes, ils nous restent pour beaucoup étrangers. Au-delà d’une apparence effrayante, on devine simplement un niveau technologique extrêmement avancé, et une supériorité qui s’accompagne de sagesse, dans la mesure où leur désir n’est que de continuer leur voyage, sans aucune velléité agressive. A l’instar de Klaatu, l’envoyé du Jour où la Terre s’arrêta, ils donnent rendez-vous à l’humanité lorsque celle-ci aura atteint un degré de maturité suffisant. On appréciera le message, même si le déroulement du film et le jeu des acteurs demeurent somme toute très classiques et linéaires. Une réussite, mais pas un chef d’œuvre.