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METAL HURLANT

1999, par Le Prion Fou

Réalisateur : Gerald POTTERTON

Année : Etats-Unis, 1981, Heavy Metal

D’après les bandes dessinées de Richard Corben, Angus McKie, Dan O’Bannon, Thomas Warkentin et Berni Wrightson.

Musique : Black Sabbath, Blue Oyster Cult, Cheap Trick, Devo, Donald Fagan, Don Felder, Grand Funk Railroad, Sammy Hagar, Journey, Nazareth, Stevie Nicks, Riggs et Trust.

J’aimerais bien vous parler de l’histoire, vous dire qu’elle est belle et bien léchée, cohérente, profonde, intelligente, voire critique d’une certaine conception de la mondanité trans-caucasienne, mais malheureusement, malgré mon adoration pour feu ce bijou qu’était la revue Métal Hurlant et cet admirable dessin animé, je ne peux pas. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas franchement d’histoire ici.

Bon, ne soyons pas peau de vache, si, c’est vrai, c’est l’histoire du Mal Incarné, le Loch-Nar, une sorte de boule verte qui détruit tous ceux qui s’en approchent. Et (ah-la-la on les avait pourtant prévenus, comme diraient les patrons de l’Hôtel du Col de la Mort Atroce) des personnes qui s’y frottent, il y en a une tripotée.

D’abord, Den, le très sympathique héros de Richard Corben (un des dessinateurs centraux de la revue, dont on a tristement oublié jusqu’au nom aujourd’hui - mais pas nous ! Et on vous parlera bientôt de ses oeuvres aux Humanoïdes Associés, en particulier Les 1001 Nuits, une perle). Fort sympathique gringalet-premier de sa classe qui, pour avoir voulu tenter une expérience de physique amusante avec la foudre, se trouve métamorphosé en Schwarzie avant l’heure, et propulsé dans une dimension délicieusement Heroic Fantasy où la gravitation doit être sacrément différente pour que les poulettes soient carénées comme cela. Une première séquence très fun.

Puis on assiste au procès du Capitaine Sternn, personnage éminemment amoral et comique dans la revue, mais qui ici n’a pas vraiment le temps d’imposer son personnage. Dommage, on poursuit, avec une séquence "Horreur historique", un truc à vous faire avaler le bras de votre fauteuil au cinéma, avec un B 17 et une série de zombies - n’en disons pas plus, c’est très réussi, et il paraît que c’était la première animation d’horreur. Weurgh, c’est fort.

On embraye (évidemment, diraient certains, mais nous sommes 10 ans avant les X-Files) sur le Pentagone, où une réunion doit débattre de l’apparition inexpliquée de zombies aux quatre coins de la planète. La vérité est ailleurs... comme nous diraient les deux ET qui débarquent pour régler le problème et se faire une sniffette au passage. Du pur délire, j’en veux encore.

Mais bon, retour sur notre chère planète, Big Apple, XXIIe siècle, et Harry Canyon est là pour vous servir de taxi. Mais voilà qu’une fillette (elle aussi "sévèrement bustée", comme dirait l’Empereur (qui me rappelle dans ses moments "l’Amiral", et pas Kirk mais Kersauson sur une radio qu’on ne citera pas)) s’évanouit dans sa voiture, et qu’il doit louvoyer entre les missiles d’une bande de loustics en moto volante, qui vous rappelle certains moments forestiers de Star Wars ou plus simplement Retour vers le Futur II. Ça louche ouvertement vers Philip Marlowe, et pas totalement sans succès.

Et voici que le Loch-Nar (sans pitié, comme la gueule de bois) nous projette dans le grand moment du film, 27 minutes d’animations et tros lignes de texte (je suis optimiste), autour de la légende de Taarna. Et Taarna, on en mangerait, surtout au moment où elle se prépare à la guerre façon Rambo, le porte-jarretelles en plus du couteau de survie. Mac le Barbare ne pourra pas honnêtement contester qu’au cinoche, il bavait sur son siège à ce moment-là. Pour l’anecdote, ces 27 minutes ont été dessinées en se servant d’acteurs vivants, afin que les mouvements et les formes soient le plus réalistes possible (je VEUX savoir qui faisait Taarna !...), et on considère que le film a été le premier véritable moment de la "Japanimation", la déferlante qui a renfloué le fonds de commerce du Club Dorothée avec un tas de daubes mais quelques bonnes réalisation comme Akira, Porco Rosso ou Ghost in The Shell. Bon, l’histoire n’est pas là à son plus haut, mais on s’en moque, c’est BEAU.

Un bon point aussi pour la bande-son, délicieusement ringarde aujourd’hui (du hard-rock des années 1970... Mais qui écoute encore ça, à part moi qui gâtise précocement ?), mais où l’on pourra noter Trust, des gars bien de chez nous, et Blue Oyster Cult, dont un des paroliers n’était autre que Moorcock. Je crois d’ailleurs qui c’est lui qui a signé ce morceau, Veteran of the Psychic Wars. Bilan ? N’achetez pas la cassette. Allez le voir en salle, ça en vaut vraiment la peine, même si tout ça ne résiste pas à la deuxième vision. Ça repasse assez souvent, dans les cinés d’art et d’essai, dans les festivals et dans les cinémas étudiants...

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