UNE NUIT EN ENFER

Robert RODRIGUEZ (1968-)

États-Unis, 1996, From Dusk till Dawn

George Clooney, Harvey Keitel, Quentin Tarantino, Juliette Lewis, Salma Hayek

C’est la fête du cinéma. Mécaniquement, vous enchaînez les films - pratique stupide que seule l’idée que vous donnez ainsi une chance à des navets peut justifier. Quand vous rentrez dans la salle d’Une nuit en enfer après une file d’attente pénible dans la moiteur de l’été naissant, vous pensez savoir à quel genre de film vous avez affaire, dans la lignée d’El Mariachi, le premier long métrage de Rodriguez. Et de fait tout commence comme un film de Rodriguez, le Tarantino latino, dont le maître figure à l’affiche d’ailleurs.

Seth et son psychopathe de frangin sont en cavale et si le frangin n’avait pas une propension à flinguer tout le monde, otages compris, ils auraient une chance de s’en sortir. Fort heureusement, en mettant la main sur Jacob et ses deux enfants, avec leur mobil home, ils parviennent à passer la frontière mexicaine et à gagner le joyeux Tittee Twister (le têton tortillant). Jusque là pas de problème, Une nuit en enfer a tout du road movie tarantinien : violence, hémoglobine et humour noir. Quand la sculpturale danseuse à demi-nue du Têton entame sa danse lancinante devant les yeux exhorbités et les langues pendantes des fuyards et des spectateurs s’ajoute une dimension sensuelle non négligeable au film.

Et puis soudain tout bascule : le minois de la danseuse s’efface et laisse la place à une face plus adaptée à Buffy contre les vampires, pour se ruer sur les clients et leur sucer le sang en compagnie de tout le personnel du bar. S’ensuit une longue bataille dans laquelle les humains doivent utiliser toute leur ruse et leur courage pour survivre selon les règles les plus classiques des films de vampires : pieux, lumière, eau bénite... Une belle réussite du mélange de deux genres.