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LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT

dimanche 21 juillet 2002, par Palplathune

Fred F. SEARS (1912-1957)

Etats-Unis, 1956, Earth Vs the Flying Saucers

Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis, Morris Ankrum.

Cet ersatz de La Guerre des mondes de H. G. Wells n’aurait pas grand chose de mémorable s’il ne bénéficiait pas de la présence du grand Ray Harryhausen au générique. Cela sera aussi le début d’une collaboration fructueuse pour le cinéma fantastique puisque le producteur de ces Soucoupes volantes attaquent n’est autre que Charles Schneer, celui avec lequel Harryhausen collaborera sur des films comme Jason et les Argonautes, Sinbad ou Le choc des Titans. Mais, même en s’accrochant à tous ses faits le film proprement dit est loin de laisser une grande impression.

Le professeur Russell Marvin et sa femme sont à la tête d’un important projet spatial US. Malheureusement pour eux, à chaque nouvel mise en orbite de satellites ils en perdent tout contact au bout de quelques heures. Les coupables sont bien vites identifiés : Des extra terrestres ! Après une première prise de contact raté et aboutissant à la destruction du centre de recherche par les extra, le professeur est enfin mis au courant par ceux ci de leurs intentions. Ils souhaitent prendre le contrôle de notre planète mais veulent laisser à l’humanité une chance de se rendre sans combattre. Evidemment il en est hors de question et la résistance s’organise, Marvin en tête, chargé de mettre au point une arme contre les soucoupes volantes.

Pas de doute il s’agit bien du film de SF typique des années 50 ! On y retrouve la plupart des archétypes propre à ce genre : le scientifique curieux qui est prêt à tout pour en apprendre plus sur les extra terrestres (même si Marvin est la version " bonne " de ce cliché), l’épouse soumise envers son mari, les militaires bourrins et les extra terrestres agressifs. Ce qui gène plus encore que les personnages stéréotypés c’est la manière dont le scénario cherche a le justifier et ne tente à aucun moment d’aller un peu à contre courant. L’exemple le plus flagrant a lieu quand les extra terrestres, dont on ne connaît encore rien, atterrissent dans la base de Marvin, le seul réflexe des militaires locaux est de se mettre à tirer sur les créatures qui en sortent comme si c’était le premier Russe venu. Un comportement totalement aberrant pour un premier contact avec une nouvelle vie mais qui va se trouver justifier ultérieurement puisqu’on nous apprend que les visiteurs de l’espace sont de toute façon de sales envahisseurs. Finalement c’est pas plus mal que les militaires tirent a vu dans ces conditions...

Face à autant de conventionnalisme narratif on pouvait espérer que Ray Harryhausen et ses doigts de génie détourne notre attention. Mais le pari n’est qu’a moitié relevé. Harryhausen parvient à nous faire croire a ces fameuses soucoupes mais, lui qui est connu pour donner une véritable personnalité à ses créations, ne peut pas faire de miracles sur ce qui ne sont que de simples machines et pas des êtres vivants. Les déplacements et rotations des soucoupes sont donc réussis mais sans plus. Par contre il eut été bon de laisser Harryhausen se charger des extra terrestres lorsqu’ils sortent de leurs vaisseaux car les acteurs engoncés dans de vagues armures proche du tuyau de poêle n’apportent pas beaucoup de crédibilité à cette race étrangère. Une grosse erreur pour le film...

La réalisation peu inspirée de Sears n’arrange pas les choses non plus. Dans le meilleur des cas elle est tout juste honnête (les séquences dialogués) mais elle démontre toutes ses limites dans les scènes d’action. Sears est alors tout bonnement incapable de fixer les enjeux et faire monter la tension. Ainsi le final se concentre sur l’affrontement attendu des armes mises au point par Marvin contre les fameuses soucoupes avec Washington comme terrain d’affrontement. Toute la problématique tient à savoir si les armes de Marvin seront assez nombreuses pour mettre hors services tout les adversaires. Malheureusement Sears ne nous indique jamais clairement combien d’équipements disposent les terriens, quand on croit qu’ils ont été tous détruits d’autres apparaissent comme par magie. Ca tue les enjeux, tout simplement. Et ça n’est pas arrangé par l’absence de description topographique, ne serait ce que succincte, de Washington qui permettrait de voir la progression des envahisseurs ou nous faire nous inquiéter quand ils approchent d’un endroit important. A la place on se fait vaguement promener d’un endroit à un autre au gré d’un montage maladroit et sans ambition. La grande scène finale en prend logiquement un méchant coups.

Les soucoupes volantes attaquent s’avèrent donc une déception. Mais le film ne sera pas oublié par tout le monde comme le prouvent deux autres blockbusters largement postérieurs qui reprennent un certain nombre de situations déjà abordé ici. A savoir le consternant Independence Day et le parodique Mars Attacks !

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