PHILADELPHIA EXPERIMENT

Stewart RAFFILL

Etats-Unis, 1984

Michael Pare, Nancy Allen

En dehors de la réalisation de ses propres films, John Carpenter a également exercé le rôle de producteur, comme pour ce Philadelphia Experiment, au sujet typiquement SF. En 1943, la marine américaine décide en effet de tester un procédé permettant aux navires de se rendre invisible pour les radars. L’expérience est tentée avec l’USS Eldrige et son équipage. Hélas, la machinerie expérimentale ouvre carrément une brèche dans l’espace-temps, qui fait disparaître pendant plusieurs minutes le navire. Pire, deux de ses hommes, David Herdeg et Jim Parker, sautent par dessus-bord pour échapper à de curieuses brulures, et se retrouvent en... 1984 ! L’autre extrémité de ce vortex débouche en effet à cette époque, puisque le professeur Longstreet, père de l’expérience de 1943, l’a renouvelé quarante ans plus tard, sur une ville, cette fois. Les deux transfuges du temps commencent donc un voyage à travers des Etats-Unis vis-à-vis desquels ils sont en déphasage, voyage qui va leur permettre de rencontrer Allison, une jeune artiste en recherche d’emploi, leur guide dans ce futur déstabilisant.

Toutefois, l’aspect décalage entre 1943 et 1984 n’est pas très développé, et le scénario s’avère particulièrement linéaire : fuite devant la police et la sécurité de la base où a été tentée la nouvelle expérience de Longstreet, qui les conduit à un hôpital (la blessure étrange de Jim le renvoyant finalement en 1943), puis chez le Jim de 1984, devenu un vieillard effrayé, avant de retrouver le professeur. Ce dernier explique à David qu’il doit se laisser absorber par le vortex afin de retourner en 1943 pour couper les générateurs de l’Eldridge et stopper l’anomalie spatio-temporelle... d’autant plus qu’il a déjà effectué cette opération ! Mais amoureux de la jeune femme de 1984, David repart dans l’avenir pour y fonder une famille. Sans grande originalité, ce film, aux effets spéciaux inévitablement datés et au sujet cruellement sous-exploité, est simplement une série B de plus, vite regardée et vite oubliée. On trouvera finalement plus d’intérêt au second volet, Philadelphia Experiment II, dont le scénario présente un peu plus de surprises.