Accueil > CINECSTASY > S > SIXIEME SENS

SIXIEME SENS

avril 2000, par Francesco, le mage Kélé, Valek

M. Night SHYAMALAN (1970-)

États-Unis, 1999

Bruce Willis (Malcolm Crowe), Haley Joel Osment (Cole)

L’avis de Valek

Cole Sear âgé de huit ans est un petit garçon pris d’angoisses. En effet, hallucinations et cauchemars font de sa vie un enfer. Traumatisé, il ne communique plus avec personne et encore moins avec sa mère. Désespérée, sa mère fait appel au réputé docteur Malcolm Crowe, un " psy " pour enfants. Dès lors, les souffrances des deux personnages vont finir par créer un lien exceptionnel entre eux. Le gamin finira par comprendre ce qui lui arrive, alors que Crowe sera amené à découvrir une vérité terrifiante et pour le moins surprenante...

Vous vous demandez peut être ce que Le sixième sens a de plus par rapport aux autres films où il est fait mention d’un ultime retournement de situation par lequel le réalisateur termine son oeuvre ? Un peu ouais ! ! Pendant tout le film, on passe notre temps à essayer de battre les scénaristes à leur propre jeu en devinant le plus vite possible la fin. Or pour ce film, on ne peut pas dire qu’il est difficile d’en trouver les tenants et les aboutissants.

On peut apprécier tout au long de l’ oeuvre de Shyamalan, le climat captivant et l’intelligence rare avec laquelle sont développés les thèmes paranormaux.

Bruce Willis trouve ici l’un de ses plus beaux rôles et son interprétation est émouvante, bien que fidèle à son habitude, il joue les gros coincés. Haley Joel Osment, de son côté, est remarquable dans son rôle de médium. Le sixième sens semble se rapprocher de l’esprit de Shining. Shyamalan a prouvé qu’il était un grand réalisateur, et de par ses talents, il est parvenu à créer un climat empreint de mystère, et l’harmonie quasi parfaite existant entre les séquences chocs et la qualité de l’interprétation nous fait vivre une terrible expérience. En effet, à travers son oeuvre, il fait de nous des enfants en proie de nos plus grandes peurs. Le réalisateur semble donc avoir structuré son film autour du môme. Un choix ma foi judicieux qui nous émeut et nous entraîne presque dans les larmes. Le sixième sens soulève une certaine problématique concernant la situation des relations humaines. En effet, tout le long du film, on se rend compte des problèmes de Crowe partagé entre les difficultés de sa vie tant privée que professionnelle. Parallèlement, Cole est fermé sur lui même et semble souffrir d’un mal sans fin. Chacun des deux personnages est plongé dans la solitude, ce qui tend à les rapprocher. Un lien que l’on voit se renforcer progressivement au cours du film .

Par ailleurs, on peut s’attarder sur la notion de " fantômes ", sont ce nos frayeurs les plus profondes ? Relèvent-ils du paranormal ? De notre psyché ?

Le passage du film où Cole ,sur son lit d’hôpital, révèle à Malcolm Crowe son terrible secret , nous amène à nous interroger sur les acceptions possibles que l’on peut interpréter. En effet, il décrit les fantômes comme des êtres sans vies, des morts, des êtres froids qui marchent les uns à côté des autres sans se voir. Cette indifférence montre de manière figurée l’état de la société dans laquelle nous vivons. Une société où chacun préoccupé par ses propres problèmes semble errer dans un monde où tout lui indiffère. Plongeant ainsi dans un isolement tel qu’il ne puisse plus en sortir et se noie dans ses plus profondes angoisses jusqu’à atteindre la folie. On retrouve cette idée dans l’adaptation faite par Kubrick dans Shining tirée de l’œuvre de Stephen King où Jack Nicholson tombe dans la folie et envisage de massacrer sa femme et son gosse.

Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que Le sixième sens porte sur des réflexions de la vie, de la mort et de la vie après la mort.

Tous les fanas de fictions et du fantastique pourront à coups sûrs constater que le travail de Manoj Night Shyamalan ne brille pas par son originalité. En effet, pas d’effet spéciaux, pas beaucoup de séquences gores, un môme qui côtoie des fantômes... Et pourtant, un film exceptionnel. De tous les films sensés faire peur, Le sixième sens, de par ses parties psychologiques, est beaucoup plus effrayant que les scènes gores...

Un film conseillé aux amateurs de sensations fortes et de rebondissements.

L’avis de Francesco : OUI(N) !

L’exemple d’un bon film mal vendu. Certains ont pu se sentir trompés de ne pas voir le sauveur de monde à plein temps tuer le méchant : il n’y en a pas. C’est un mélo !

Un garçon de dix ans a la trouille. Pas de voir un croquemitaine dans son placard mais de voir des morts, des fantômes qui ne hantent que lui. Va expliquer ça à des gens raisonnés.

Un psychiatre pour enfant, brillant jusqu’à ce qu’un de ses anciens patients lui apprenne qu’il s’est planté, va essayer de l’aider à comprendre sa peur, pour la surmonter. Reste à savoir qui soigne l’autre en réalité.

Le réalisateur, dont c’est le premier long métrage après une série de courts et moyens, distille savamment quelques indices avant la révélation finale. L’atmosphère est triste, concentrée, prête à exploser. Les soupapes sont rares et bien placées. Expérience à renouveler, pour comprendre comment on s’est fait avoir.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?