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PRISONNIERES DES MARTIENS
mardi 1er avril 2003, par
Ishirô HONDA (1911-1993)
Japon, 1957, Chikyu Boeigun
Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Momoko Koshi
Dans les années 50, les compagnies japonaises renaissent de leurs cendres grâce à deux genres : les films de samouraïs et les films de science-fiction. Tandis que Kurosawa et Inagaki s’illustre mondialement dans le premier, Ishirô Honda s’illustre, presque seul, dans le second mais n’en connaît pas moins un succès international avec son Godzilla (1954). Et Prisonnieres des Martiens présente bien des points communs avec le fondateur des kaiju-eiga, les films de monstres.
Incendie et glissement de terrains inexpliqués attirent l’attention des savants japonais. La disparition de l’un d’entre eux, alors qu’il travaillait à une théorie explicative fondée sur des phénomènes extra-terrestres, prend soudain une signification particulière lorsque se manifeste une machine géante au potentiel destructeur important. La destruction de cette dernière est rapidemment suivie de l’apparition au grand jour des Martiens - qui n’en sont pas mais c’est complétement inexploité dans le film - et de leurs revendications très matérialistes : de la terre et des femmes.
Compte-tenu de ces exigences martiennes, point n’est besoin d’une analyse fouillée pour réaliser que Prisonnières des Martiens ne brille pas par son scénario, pas plus à son époque qu’aujourd’hui car dans les années cinquante les invasions extra-terrestres sont à la mode de la S.F. souvent cantonnée à la série B, il n’y a qu’à regarder L’invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel (1956). Pour autant, le film d’Ishirô Honda est intéressant à plus d’un titre.
D’abord parce qu’il achève d’installer avec Godzilla, une thématique majeure des réalisations japonaises ultérieures : les invasions justement. On pourra chercher à les décoder comme des appels à la reconstruction d’une défense nationale au lendemain du départ des troupes d’occupations américaines ou comme un avertissement face à l’insidieuse menace communiste. Par la suite, les Martiens et leur robot géant feront école dans les séries d’animations des années 70-80, les Spectreman, X-Or et autres Biomen et surtout dans les mangas (Mazinger Z et last but not least Goldorak). Les Martiens annoncent Vega et ses Golgoths.
Ce qui suppose une technologie adéquate... pour les effets spéciaux. Avec méticulosité, c’est toute une technique fondée sur le maquetisme qui est développée, exploitée, affirmée confirmant les acquis de Godzilla, trois ans auparavant. Les résultats sont là : c’est totalement irréaliste mais c’est ce qui se fait de mieux à l’époque. C’est tout simplement kitchissime....