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L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES
samedi 8 mai 2004, par
Don SIEGEL (1912-1991)
Etats-Unis, 1956, Invasion of the Body Snatchers
Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates, King Donovan
Le roman-feuilleton L’invasion des profanateurs, de Jack Finney, compte pas moins de trois adaptations au cinéma, chacune marquée par son époque. La dernière vaut son pesant de pop-corn, la deuxième fiche la trouille à l’économie en distillant son message écologique. Quant à la première, réalisée dans le foulée de la sortie du livre, elle est à regarder avec le prisme de la guerre froide (les individus sont transformés en un groupe où tout le monde pense de la même façon). Ceci mis à part, c’est probablement l’adaptation la plus fidèle (on a droit à une balade dans les champs de cosses géantes). Ce qui ne veut pas dire que c’est la meilleure.
Un peu partout à Mill Valley, des gens en viennent à penser que leur entourage n’est plus ce qu’il était. L’apparence, le langage correspond mais il manque un petit quelque chose. Puis, tout à coup, ça ne les dérange plus. Le docteur Bennel se trouve forcément mis au courant et, de fil en aiguille, finira par découvrir un plan de conquête de la Terre par des graines copieuses (il y a même des cartes). Et, pendant ce temps, ses rares alliés sont convertis. Pour les explications techniques ou biologiques, il faudra faire sans. La conquête "naturelle" décrite par le romancier ne trouve pas d’écho dans ce film.
Si la poussière grise est bien présente à la disparition des corps originaux, en revanche, il n’est pas encore question de l’effrayante litanie de camions-poubelles qu’on verra défiler dans l’excellente version de Philip Kaufman. C’est aussi en 1978 que naîtra le cri dénonçant ceux qui ne sont pas encore comme les autres. Ce sont ces ajouts au livre, détails visuels et auditifs, qui participent à la qualité du deuxième film. Néanmoins, on se laisse emporter par la qualité de l’interprétation. Originalité de la narration : dans ce cas, l’histoire est racontée comme un gigantesque flash-back, ce qui permet au spectateur de se demander ce que va devenir le héros jusqu’au dernier moment. Et puis ce fait commun aux trois films, troublant et assez rare à Hollywood pour être souligné : contrairement au bouquin, pas un des films ne propose une fin positive.
Voir aussi :
L’invasion des profanateurs, Philip Kaufman, 1978, avec Donald Sutherland, Brooke Adams, Jeff Goldblum, Leonard Nimoy, Veronica Cartwright
Body Snatchers, Abel Ferrara, 1993, avec Gabrielle Anwar, Terry Kinney, Billy Wirth, Forest Whitaker, Meg Tilly
L’invasion, Oliver Hirschbiegel, 2007, avec Nicole Kidman, Daniel Craig