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LA PLANETE ROUGE

dimanche 19 décembre 2004, par Maestro

Ib MELCHIOR (1917-)

Etats-Unis, 1960, The Angry Red Planet

Gerald Mohr, Naura Hayden, Les Tremayne, Jack Kruschen

Dans la lignée de Planète Interdite ou de L’étoile du silence, voici un autre film qui se concentre sur l’exploration d’une planète inconnue, ici notre chère et excitante voisine rouge, tout comme pour son aîné de cinq ans La conquête de l’espace. C’est par le retour de la fusée et de la moitié seulement de son équipage que débute l’histoire, avant que la principale survivante ne finisse par raconter l’expédition proprement dite. Le voyage lui-même est outrancièrement classique, avec le passage d’un météore, des réflexions très didactiques sur l’ampleur des distances interstellaires et le comportement délicatement machiste du colonel, petit ami de la scientifique. L’arrivée sur Mars est l’occasion de plusieurs sorties d’exploration, souvent menées sans beaucoup de prudence d’ailleurs. Les effets spéciaux souffrent d’un manque de réalisme (les décors sous forme de dessins, la créature arachnéenne qui apparaît de manière trop évidente comme une marionnette), mais l’intelligence de l’équipe de réalisation est d’avoir choisi une surexposition de la pellicule pour les scènes en extérieur, ce qui donne des paysages martiens d’un rouge dégoulinant, parfait reflet de l’étrangeté de ce monde extra-terrestre ; c’est également grâce à cette astuce que la créature amibienne acquiert une indéniable vie.

Toutefois, le scénario se réduit ici à l’affrontement entre les quatre Terriens, bientôt réduits à trois, et les formes de vie martiennes, sans que les premiers ne parviennent à entrer en contact avec l’intelligence supérieure existante sur Mars et matérialisée à la fois par les bâtiments futuristes et le contrôle qu’elle exerce apparemment sur les formes de vie inférieures ; l’occasion d’ailleurs pour le film de tracer un parallèle entre cette intelligence collective et celle des fourmis, à travers laquelle on devine, contexte oblige, une allusion au système soviétique. La fusée parvient finalement à rentrer sur Terre, et les deux survivants (le créateur de l’aéronef succombant après le décollage à un malaise cardiaque) à surmonter leurs traumatismes psychologique et physiologique. Reste le message final des Martiens, que les deux Terriens ont été chargés de diffuser sur leur planète : interdiction est faite aux humains de revenir sur Mars tant que leur niveau spirituel n’a pas atteint leur niveau technologique, dans une démarche de maître à élève similaire à celle du Jour où la Terre s’arrêta.

Trop linéaire, se contentant de réutiliser des thèmes usités dans d’autres métrages avec plus de talent, et lançant un avertissement à l’égard de l’inconnu qui apparaît bien court, Angry Red Planet est un film surtout intéressant par certains de ses effets spéciaux, mais qui demeure trop médiocre pour s’inscrire dans le panthéon de la SF cinématographique

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