Accueil > CINECSTASY > D > 2002

2002

dimanche 7 avril 2002, par Palplathune

Réalisateur:Wilson YIP

Année : Hong Kong, 2001

Acteurs : Nicholas Tse, Stephen Fung, Sam Lee, Lau Kar Ying, Danielle Graham

Quand Ghostbusters et Men In Black s’accouplent cela donne 2002 !! Ces deux références sont forcément les premières qui viennent en tête devant ce récent blockbuster de l’ancienne colonie anglaise au casting proche d’un autre succès local Gen X Cops. Malheureusement vu la qualité générale plutôt faible des récentes grosses productions de HK on pouvait craindre le pire. Et même si le film n’est pas une totale réussite, il s’avère bien plus réussi que son concurrent direct : The Avenging Fist.

La brigade 2002 est une division spéciale de la police de Hong Kong chargé de gérer les manifestations des fantômes dans le monde des vivants. Son unique membre est Sorrow, un jeune au destin bien difficile puisque, né sous l’étoile de la mort, il est condamné à voir mourir ses amis et celle qu’il aime. Mais c’est là que réside la subtilité de la brigade 2002, il s’agit en fait d’un partenariat entre homme et fantôme, le fantôme en question étant l’ancien partenaire humain de Sorrow. Quand le dernier en date est enfin rappelé dans l’au delà, le jeune policier doit se trouver un nouvel acolyte. C’est là qu’arrive Fung, un motard de la police présentant tout les signes indiquant qu’il sera le futur coéquipier fantôme de Sorrow. Mais le pauvre bougre a de plus en plus de mal a accepter l’idée que son nouveau partenaire doive mourir pour lui servir de coéquipier, encore plus quand ce dernier se met à vouloir aider une jeune amnésique. Et pour ne rien arranger, il s’amourache d’une jolie infirmière qu’il ne peut évidemment pas fréquenter sous peine de la faire mourir. Alors quand apparaît un fantôme plus coriace que d’habitude la brigade 2002 est salement en difficulté !

A l’image de la filmo du réalisateur Wilson Yip, 2002 est un film hybride. Oscillant régulièrement entre une volonté de grand spectacle blockbusterien et une autre plus " auteurisante " d’avoir des personnages crédibles et psychologiquement étoffés. Malheureusement Yip ne parvient pas vraiment à mêler ces deux tendances dans un ensemble unique, ce qui donne parfois l’impression de voir des films différents. Et surtout, aucun des deux genres n’est parfaitement abouti, laissant les amateurs de chaque camps un peu sur le carreau.

L’aspect blockbuster se retrouve dans chacune des séquences d’action qui ponctuent chaque partie du film (début, milieu et fin). Et alors là Yip décide de faire dans l’esbroufe à mort ! Vas y que je te fasse des ralentis sur Tse, que j’utilise un montage alternant accélérés, retour à l’image normal, ralentis...Toute la gamme clipeuse pour essayer de donner du style aux affrontements. Des choix de mise en scène très " tendance ", pas franchement originaux donc, mais qui parviennent tout de même à injecter de l’énergie aux affrontements et qui combiné aux restes de savoir faire Hong Kongais en la matière se laisse regarder plutôt agréablement. Yip essaye même parfois de faire dans l’originalité (un combat très surprenant dans une piscine) et utilise autant que possible l’arrière fond fantastique pour permettre aux personnages de se déchaîner et frimer avec les effets spéciaux (boule de feux, personnages quasi volants, ). C’est donc satisfaisant dans l’ensemble, à condition bien sur que l’on ne s’attende pas à un pur film d’action.

Car le véritable cœur du film est lié à l’évolution du personnage de Sorrow. Cette orientation du film en occupe les 2/3 d’où son importance. Le fait de s’axer ainsi sur le personnage est loin d’être une mauvaise idée, c’est de quoi sont faits les meilleurs histoires, blockbuster ou pas. Et ça partait plutôt bien avec le cast de Nicholas Tse, une des stars montante du cinéma HK qui a prouvé être capable de jouer et pas juste de poser comme beaucoup des nouvelles gueules actuelles. Dans 2002, Tse parvient effectivement à rendre son personnage crédible et nous convaincre du coté désespérant du destin de Sorrow. C’est déjà bien si on se rappelle le cas de A Man Called Hero où Ekin Cheng jouait un personnage assez proche, à part qu’il n’était pas crédible un seul moment...

Mais alors, quel est le problème de 2002 ? Pourquoi est ce que je ne l’encense pas ? Principalement à cause du reste du casting et certaines grosses ficelles du scénario. En ligne de mire j’en veux beaucoup aux actrices, d’ailleurs peut on parler d’actrices, il s’agit à chaque fois de mannequins. Pas surprenant donc que leurs " prestations " soient assez médiocres. La pire étant Danielle Graham, la chère et tendre de Sorrow, qui ne parlant pas cantonais est (très visiblement) doublée et incapable de jouer correctement la moindre émotion. Elle pose, c’est tout. Le développement des personnages en prend un coups ! Un peu moins gênant, mais tout de même source de problèmes, Stephen Fung. Certes de film en film il s’améliore mais il reste encore en retrait par rapport à Tse et ne convainc que par intermittence. Le film étant essentiellement basé sur ses rapports avec Tse, sa performance déçoit un peu et empêche le film de décoller. Par contre, notons au passage la présence des excellents Lau Kar Ying et Vincent Kok dans des seconds rôles hilarants. Pour continuer dans les mauvais points on ne peut passer outre certaines facilités scénaristiques, le coups de l’amnésique à l’hôpital semble tout droit sorti d’un épisode des " feux de l’amour " et le retournement de la malédiction de Sorrow (je préfère ne pas trop en parler pour ceux qui n’ont pas vu le film) fait très artificiel.

Enfin, une dernière chose à préciser, étant donné la place accordé aux personnages (même si c’est à moitié convaincant) et à l’action, le coté fantastique de 2002 est un peu sous employé. Il y a bien quelques explications sur le monde des fantômes, 2 ou 3 gadgets amusants de la brigade et des références aux croyances Chinoises mais dans l’ensemble le film ne fait pas un énorme usage des possibilités offertes par le fantastique. Yip a cherché à crédibiliser son histoire et ses personnages, sacrifiant au passage une bonne part des références fantastiques. C’est compréhensible mais un peu dommage. Les manifestations du fantastique apparaissent donc quasi exclusivement dans les scènes d’action.

L’un dans l’autre 2002, malgré ces défauts, est un spectacle plaisant qui ne se laisse pas aller à la tendance trop courante dans les derniers blockbusters hong kongais du recours aux effets spéciaux juste pour en mettre plein les yeux. Et rien que pour ça il mérite d’être soutenu !

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?