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STAR TREK V : L’ULTIME FRONTIERE

mars 2001, par Palplathune

Réalisateur : William SHATNER (1931-)

Année : Etats-Unis, 1989, Star Trek V : The Final Frontier

Acteur : William Shatner, Leonard Nimoy, De Forest Kelley.

Star Trek IV est un très gros succès. Le choix de la comédie a payé en réussissant, étonnamment, à attirer d’autres spectateurs que les amateurs de Star Trek. Mais une telle réussite attise les tensions au sein du casting et plus particulièrement par rapport à William Shatner. Si Nimoy a aussi bien réussi, commercialement parlant, pourquoi pas lui ? Il propose donc une ébauche de scénario (retravaillé et finalisé par David Loughery) à la production et met sa participation à un nouveau film dans la balance pour obtenir le poste de réalisateur. Dans un sens ce n’est que justice, Nimoy ayant fait de même avant lui mais ce n’est pas la meilleure façon de faire un film.

Sur la "planète de la paix galactique", en fait un monde reculé et arriéré, un étrange Vulcain prend en otage les représentants des trois grandes puissances (Klingons, Romulanais, Fédération). La fédération dépêche l’Entreprise pour résoudre le problème, mais ils sont à leur tour pris au piège. Sybock (le Vulcain en question) prend possession du vaisseau pour accomplir sa quête : rencontrer Dieu.

L’idée de la recherche de Dieu a été beaucoup critiqué à la fois par les journalistes et même avant par la production (Rodenberry considère même le film comme apocryphe). Le principal argument avancé était que le public n’y croirait pas ou, dans le meilleur des cas, se douteraient bien qu’ils n’y arriveraient pas. Au contraire l’idée de mélanger Space Opéra et mysticisme est plutôt originale (on ne peut guère que recenser Le trou noir, voire mais cela dépend des interprétations 2001 L’Odyssée de l’Espace qui surfe sur la même vague) et aurait pu donner matière à un film intéressant.

Aurait pu car Star Trek V est hélas raté sur bien des points. Le principal reproche tient au personnage de Sybock. Son look de prédicateur et la conclusion de Kirk après la confrontation avec "Dieu" semble démontrer la volonté de Shatner de dénoncer la religion, ou au moins les plus extrêmes. Plutôt une bonne chose mais la grosse bourde est d’en faire le demi-frère de Spock : lien de sang qui n’apparaît pas crédible un seul instant tant leurs personnalités sont différentes. De plus pour jouer un tel rôle il faut un acteur d’envergure, à la fois sérieux et cabotin, et ce n’est absolument pas le cas de son interprète. Il ne réussit pas à faire vivre son personnage, à faire ressentir son charisme. Sybock est donc un personnage intéressant dans l’idée mais bien pâle à l’écran. Et c’est bien connu un méchant raté et c’est tout le film qui en pâtit.

D’autres défauts sont présents. Le prologue sur Terre apparaît pathétique Kirk, Spock et Mac Coy passant non seulement leur temps ensemble pendant le travail (ça c’est plutôt normal) mais aussi pendant leurs vacances (à croire qu’ils n’ont pas la moindre vie privée). Pire encore ces vacances font penser à celle de vieux boys scouts chantant autour d’un feu de bois. Sacré conception du bonheur ! Le passage sur Nimbus III, "la planète de la paix galactique", est lui aussi gratiné. On se croirait visuellement dans une mauvaise série Z italienne, période Mad Max, avec son désert, ses figurants habillés avec un goût douteux et leurs tronches pas possibles (la présence du vétéran des séries B/Z Michael "l’effet spécial humain" Berryman le prouve) ou sa sous séquence de cantina. Autre point litigieux : les séquences d’introspections, Sybock ayant le pouvoir de confronter chaque personne avec ses démons intérieurs. Encore une fois ces séquences sont une bonne idée sur le papier permettant un approfondissement de la personnalité de chaque personnage mais sur le grand écran elles se révèlent peu convaincantes car trop sur dramatisé et donc vite soûlante.

Avec autant de points noirs les réussites apparaissent bien minces. Elles ont tout de même le mérite d’exister. Notons ainsi la traversée de la grande barrière, qui sépare la galaxie connue de la planète ou se trouve God (appelé aussi Michel pour les parties intimes), et qui permet une excellente scène d’action dans le plus pur esprit Space Opéra. La confrontation avec Dieu est elle aussi plutôt réussi, même si visuellement elle tombe un peu dans la facilité. Les effets spéciaux spatiaux sont impeccables (une constante des films d’ailleurs qu’ils soient antérieures ou postérieurs) et la musique de Goldsmith efficace comme à son habitude.

Force est donc de constater que Star Trek V est raté malgré ses quelques bons points par ci par là. Même si ce n’est pas le plus mauvais de la série, il faut vraiment être accro à Star Trek pour le regarder avec plaisir. Si vous ne remplissez pas cette condition mieux vaut l’éviter.

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