Accueil > CINECSTASY > S > STAR TREK PREMIER CONTACT
STAR TREK PREMIER CONTACT
mars 2001, par
Jonathan FRAKES (1952-)
Etats-Unis, 1996
Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spinner, James Cromwell, Alice Kridge
Si on regarde l’évolution de la saga Star Trek, on constate que après chaque ratage succède une réussite. Alors, est ce que la règle se confirme avec ce 8e opus ? Oui, cent fois oui. Star Trek Premier Contact n’est pas loin du 6e volet dans la course au titre de meilleur Star Trek.
Les Borgs (une race cherchant à assimiler toute culture) attaquent la Fédération ! Leur vaisseau est détruit durant une bataille mais une capsule parvient à s’échapper. L’Entreprise se lance à sa poursuite et réalise que la capsule est en train de remonter dans le temps. Borgs et Entreprise se retrouvent finalement au 21e siècle. L’Entreprise réussit à détruire la capsule Borg mais doit corriger les altérations causés par eux et faire face aux quelques survivants qui ont réussis à s’introduire sur le vaisseau.
Ce 8e volet entretient un fragile équilibre entre classicisme et trahison de l’esprit Star Trek, et c’est cette ambiguïté qui fait du film une réussite.
Le respect de la tradition est présent dans la partie sur Terre. Remplis de clins d’oeil et d’interactions entre les personnages, cette partie est un régal pour les fans. Elle est aussi suffisamment réussie (en grande partie grâce aux acteurs plus à l’aise que dans le 7e film) pour se laisser regarder agréablement par le spectateur Lambda.
Mais il faut bien avouer que ce sont surtout les trahisons de l’esprit Star Trek qui s’avère les plus intéressantes. Par trahisons, j’entends une orientation plus marquée vers l’action voire même dans une certaine mesure l’horreur. Or ces deux composantes sont rarement apparus dans la série (si ce n’est dans les plus mauvais épisodes) et de façon pour le moins sporadique dans les films précédents. L’intro donne le ton avec une impressionnante bataille spatiale ou toute la flotte de la Fédération semble être de la partie. Pour la suite Star Trek Premier Contact va nous rejouer (en alternance avec les scènes plus classiques sur Terre servant à évacuer la tension) Alien dans l’Entreprise, tout en ménageant suffisamment d’originalité pour sortir de l’ombre de son illustre modèle. Les points communs avec le film de Cameron se situent au niveau des excellents Borgs (les femelles sont d’ailleurs très Bjorn) : leur apparence est un mélange d’éléments organiques et mécaniques, ils n’ont aucun sentiments, leur nombre augmente en prenant possession des individus, ils sont dirigés par une reine, les terrains qu’ils contrôlent baignent dans des éclairages verts et noirs assez glauque, etc. Des méchants vraiment excellents par leur coté déshumanisé, froid et leurs design inquiétants même si on peut reprocher leur trop grande ressemblance avec les Aliens.
Heureusement la touche Star Trek apporte son lot d’originalité. Outre les habituels éclairages sur certains points de personnalité des personnages principaux restés sur l’Entreprise (surtout Data et Picard qui font oublier leurs mauvaises prestations de l’épisode précédent), le terrain de jeu qu’est l’Entreprise permet des situations inédites. Tel cette scène ou les Borgs pénètrent dans un Holodeck reconstituant les années 20 ou bien l’impressionnant combat sur la coque de l’Entreprise entre quelques membres de l’équipage et les Borgs. Les scènes d’action sont d’ailleurs toutes prenantes et rythmés. A noter aussi des scènes très étonnante pour un Star Trek : Quelques plans de l’assimilation d’humains par les Borgs limite gore ou le capitaine Picard qui achève un des membres de son équipage en train d’être assimilé.
Mais c’est avec son climax que ce Star Trek réussit à prendre une envergure encore supérieure. On assiste à une confrontation entre la Reine des Borgs et Picard, un Data ambiguë entre les deux, réminiscence du combat Ripley/Reine Alien. Cet affrontement à la fois psychologique et musclé est une petite merveille.
Pour sa première réalisation, Frakes (l’interprète de Riker) se montre étonnamment à l’aise et très pro. Il est aidé par une partition d’un Jerry Goldsmith des meilleurs moments.
Voici donc un Star Trek de très bon cru, pas un chef d’oeuvre car son sujet au croisement entre Alien et Die Hard en limite la portée, mais un spectacle très agréable. Si vous voulez convertir quelqu’un à Star Trek, je vous conseille de commencer par celui ci.