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STAR TREK INSURRECTION

mars 2001, par Palplathune

Jonathan FRAKES (1952-)

Etats-Unis, 1998

Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spinner.

Apres ce Star Trek sombre et violent, le producteur Rick Berman, qui a pris la relève à la mort de Rodenberry des séries et des films, décide de revenir à une formule plus classique et à des thèmes plus familiers. Le succès du précédent opus a d’ailleurs commencé à produire les mêmes effets pernicieux que ceux qui ont atteint le vieux casting : les individualités se font jour. Brent Spinner et Patrick Stewart principalement demandent soit salaire accrus soit rôles plus importants. A Frakes, de retour derrière la caméra, de se débrouiller avec cette nouvelle donne.

Sur la planète des Ba’ku, la Fédération étudie en toute discrétion les autochtones. Data présent sur place est victime d’un dysfonctionnement et se met à attaquer les hommes de la Fédération. Il est finalement arrêté. Picard et sa troupe décident d’enquêter sur place au mépris des instructions de la Fédération. Ils ne tardent pas à réaliser que la planète grâce aux radiations spatiale confère à ses habitants la jeunesse éternelle, et que la Fédération allié à la race des Son’a organisent secrètement leur déportation. L’équipage de l’Entreprise décide de s’y opposer...

Le retour à des thèmes plus familier de Star Trek c’est en vrac : le droit des peuples à disposer d’eux même, la tolérance envers les autres, le retour aux valeurs "essentielles"... Pour ne pas trop donner l’impression de regarder un épisode de la série un peu plus long le scénario comporte quelques originalités et suprises.

Hélas celles ci sont majoritairement des semi déceptions. Ainsi mettre la Fédération en cause est une très bonne idée qui permettrait une grande évolution de la saga et éviterait le manichéisme facile comme avait su le faire Star Trek VI. Mais le scénario n’ose pas aller jusqu’au bout de sa logique et finalement les officiels en question sont juste un peu ambitieux et égoïstes mais tout de même respectueux des bonnes vieilles valeurs de l’Amérique...Euh je veux dire de la Fédération. Bien frileux tout çà ! Autre tentative d’apporter un peu de sang neuf qui capote : une idylle entre Picard et une Ba’ku. Ratage parce que la relation semble imposé et artificiel. Dur de dire si ce sont les acteurs, la réalisation ou les dialogues qui sont en cause mais à l’écran l’émotion ne décolle pas vraiment.

Reconnaissons par contre une bonne révélation sur la véritable nature des Son’a qui a le mérite de surprendre le spectateur et permet à l’histoire de rebondir. Révélation d’autant plus nécessaire que les Son’a sont des méchants qui manquent d’envergure (à part le très beau design de leurs vaisseaux) particulièrement si on les compare aux Borgs du film précédent.

Mais le point vraiment irritant du scénario (hélas assez courant dans les Star Trek en général) c’est son moralisme politiquement correct. Nos amis les Ba’ku sont ainsi des scientifiques émérites mais préfèrent exploiter la terre à la main, porter des vêtements quasi moyen ageux et s’occuper de ce qui compte vraiment : la famille. Moralité : La technologie c’est pas bien, vive le travail, la famille et la patrie ! Très désagréable je vous le dis !

Dans un schéma inverse à l’épisode précédent, l’histoire se joue sur la planète et l’équipage resté à bord de l’Entreprise sert surtout pour placer des intermèdes humoristiques fort réussis. Les quelques scènes d’action sont elles aussi réussis et prenante en dépit de la modestie de leurs enjeux. Autre reproche par contre, applicable à quasiment tous les Star Trek en général, l’abus de jargon pseudo scientifique. Au début on supporte mais ça devient très vite soûlant. Enfin, malgré les nombreux problèmes recensés, le film reste distrayant dans l’ensemble et très regardable si on ne veut pas s’attarder sur ces défauts.

Ce Star Trek apparaît donc comme un honnête et distrayant épisode de la série en plus luxueux, et la petite déception qu’on ressent tient plus au résultat qui aurait pu être atteint que par rapport au produit fini lui même. Les fans l’apprécieront, les autres c’est moins sûr.

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