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SUICIDE CLUB
Petits suicides entre inconnus
vendredi 23 mai 2003, par
Sion SONO (1961-)
Japon, 2003, Jisatsu saakuru
Masatoshi Nagase, Ryo Ishibashi, Akaji Maro
Des adolescents se balancent par paquets de vingt, cinquante ou deux cents, qui du haut d’un pont, qui sous le RER local, etc. A chaque fois traîne sur les lieux du drame un sac de sport blanc. A l’intérieur, une longue bandelette constituée de lambeaux de peau mis bout à bout. Tout porte à croire qu’il s’agit de suicides collectifs. Mais les victimes ne se connaissent pas et les flics se perdent en conjectures. Une fille les a bien branchés sur un site Internet qui annonce les drames peu avant qu’ils ne se produisent. Mais l’enquête piétine.
Pendant ce temps, les gamines du girls’ band Dessert font un carton au Top 50. Une petite bande d’adolescents discute de la vague de suicide, sur le toit de leur école. Et, peu à peu, le dialogue les entraîne sur le parapet d’où, la main dans la main, ils s’élancent. Oh, pas tous d’un coup. A la fin de la première salve, il en reste deux ou trois complètement traumatisés. Croyez-vous seulement qu’ils vont redescendre et pleurer dans les bras de maman ?
Ce film pourrait avoir l’air aussi barge que malsain. En fait, il est aussi barge qu’intelligent, dissertant à l’extrême sur les effets dévastateurs de la mode. Les suicides en deviennent aussi tragiques que burlesques, ce qui est, en outre, une des grandes qualités narratives du cinéma asiatique : ils peuvent tout se permettre (Clin d’œil au Rocky Horror Picture Show ? Le temps d’une scène, des loubards apparemment liés aux suicides poussent la chansonnette).
A présent, prenez vos mégaphones et allez dans les rues demander la sortie de cet OVNI dans les salles françaises.
Messages
1. SUICIDE CLUB, 15 septembre 2008, 09:09, par francesco
Eh bien, figurez-vous qu’à l’année où j’écris ces lignes (2008), le film vient de sortir en France sous forme de DVD.