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TIME DEMON

retour vers le Fuhrer

mars 2001, par Palplathune

Richard J. THOMSON (1972-)

France, 1998

Laurent Dallias, Elodie Cherie.

Et revoilà la France a de quoi être fière ! Grâce à Richard J. Thomson(un pseudo plein de promesses !) elle est en bonne place dans le peloton des nations créatrices des meilleurs Z(aidé par la mythique Eurociné). Alors bien sur, des esprits chagrins me diront que ce n’est peut être pas la meilleure façon de faire partager la culture et le bon goût d’un pays. Mais le leur répondrais une chose : On s’en fout profond ! On parle de séries Z ici donc mauvais goût, violence, stupre et autres ingrédients si délectables et honteusement ignorés par les films grand public qui préfèrent s’aligner sur un consensus mou et servir des morales toutes faites. Heureusement que des visionnaires se battent pour nous donner notre dose de plaisirs masochistes et déviants.

Hitler est toujours vivant et bien décidé à conquérir le monde ! Aidé par une secte de prêtresses franchement luxurieuses et une machine à remonter le temps, il va essayer de s’emparer d’un puissant médaillon lui conférant la jeunesse éternelle. Mais il va trouver sur son chemin un acteur raté(!) et une strip-teaseuse pour s’opposer à ses diaboliques desseins (ceux d’Hitler, pas de la strip teaseuse, vous m’aviez compris...).

Il y a deux types de séries Z : celles qui l’ignorent et essayent de faire sérieux et friqué (Cyborg, Starcrash, Robomonster, Plan 9 from outer space mais aussi à titre plus exceptionnel Flash Gordon ou Beowulf) et celles qui conscientes de leur manque de moyens y injecte une dose d’ironie et de second degré (les meilleurs exemples sont les films de la Troma). Time Demon appartient à cette dernière catégorie.

Et franchement ça vaut mieux comme ça car dès le début on comprend que même s’il le voulait le film ne pourrait pas faire illusion. Voir reconstituer la foret amazonienne dans un quelconque bois de France et simuler une embuscade contre des conquistadores avec 3 figurants et quelques mouvements bordéliques de caméra, le tout avec une image digne d’un caméscope de vacance, avouez que c’est dur à prendre au sérieux.

Conscient de cet état de fait, Richard J. Thomson va faire feu de tout bois dans son scénario pour s’en sortir. ça mange à tout les râteliers : Une pincée de nazis, un petit peu de voyages temporels, un zeste de secte, un reste de magie et l’affaire est dans le sac. Evidemment aucun de ces sujets n’est traité sérieusement. La nature de la secte, son mode de recrutement ou ses ambitions précises sont pour le moins flou. Plus emblématique encore, les voyages temporels ne servent qu’à relancer un scénario en panne. Tout cela serait déplorable (mais tellement bon au second degré) si Thomson n’y ajoutait pas une puissante touche d’auto dérision. Ne voit on pas le personnage principal s’exclamer à un moment : "J’ai l’impression d’être dans un mauvais film"(quelle lucidité !). Le coté baratineur/loser de celui ci est d’ailleurs pour beaucoup dans ce coté parodique mais les autres personnages, tous caricaturaux et exagérés à souhait, y participent aussi activement. Et on touche là au génie du film : le casting. Jack Gomez (le héros) est rendu fort sympathique grâce à Laurent Dallias. On trouve aussi de nombreuses porn-stars au générique(hein ? Comment je sais qu’elles font du porno ? Heu...C’est un pote qui me l’a dit ! Moi je n’en ai jamais vu, bien sûr...) qui dans l’ensemble s’en sortent convenablement. Quelques membres de la rédaction de Mad Movies nous gratifient également de courtes apparitions. Mais le personnage culte qui à lui seul justifie la vision du film c’est sans le moindre doute le colonel allemand magnifiquement surjoué. Un monument que ce colonel à l’accent outrancier et aux grimaces indescriptibles faisant passer Jim Carrey et Chow Sing Chi réunis pour des amateurs. Il passe son temps à ourdir de sinistres plans et fantasme sur un Reich ou la "dékadensse" serait absente, juste avant de se faire violer par une prêtresse attirée par l’uniforme. Je le répète si il n’y a qu’une seule raison de voir Time Demon c’est pour lui ! N’oublions pas aussi la présence d’un Hitler aussi ressemblant qu’une courgette, et aux discours franchement allumés (encore plus que l’original, c’est dire !). Un casting exemplaire donc.

Ce trait de génie mis à part, le film récite les leçons de la bonne série Z. De l’action : Quelques chorégraphies sommaires, un nunchaku nazi, une poursuite entre les héros et des nazis en Espace(!) et une poignée de fusillades. Du gore : un châtiment bien crade pour une prêtresse trop aguicheuse, quelques impacts de balles sanguinolents et autres jets de sang de ci de là. Et bien sur du sexe : une petite scène lesbienne, 2 ou 3 strip-teases et une scène au lit mal simulée.

Time Demon est donc un produit réservé aux seuls amateurs de zederies car eux seuls pourront apprécier la double vision 1e/2e degré, c’est à dire l’aspect pur série Z et les nombreux éléments parodiques. A quand la sortie des films de RJ(tu permets que je t’appelle RJ ?) sur grand écran ?

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