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LES AVENTURES DE TOM POUCE
samedi 27 juillet 2002, par
George PAL (1908-1980)
Grande-Bretagne, 1958, Tom Thumb
Russ Tamblyn, Alan Young, June Thorburn, Terry Thomas & Peter Sellers
Seul réalisation de George Pal dans les années 50, qui produit alors beaucoup de films de S.F. (La guerre des mondes, 1953, La conquête de l’espace, 1955, pour ne citer qu’eux), Les aventures de Tom Pouce est une adaptation du célèbre conte des frères Grimm, revu et corrigée à la grande mode hollywoodienne de l’époque : la comédie musicale ! Imaginez alors tous le kitsch que peuvent générer séparément les deux genres que sont les contes de fées et la comédie musicale, réunissez-les et vous obtenez ainsi un sommet kitschissime et mièvre qui relègue Mary Poppins au rang du cinéma de la nouvelle vague.
Jonathan le bûcheron et son épouse vivent seuls en lisière de la grande forêt jusqu’au jour où la mansuétude du premier lui permet d’exaucer 3 souhaits auprès de la féerique reine des bois. Après quelques péripéties dignes de l’étalage d’une charcuterie, le couple se voit doté d’un enfant grand comme un pouce (en fait le gamin tient plus de l’adolescent presque majeur et est davantage galbée comme un auriculaire !). Confié à la garde du flûtiste Ulysse, il aide naïvement deux gredins à dérober le trésor municipal et doit, après que ses parents aient été accusés du larcin, s’arranger pour arrêter les vrais coupables. Et le tout en chantant et dansant un peu, s’il vous plaît !
Si le scénario n’a rien de transcendantal, il faut reconnaître que l’histoire est bien servie par une distribution assez brillante. Aux côtés d’un Russ Tamblyn qui s’illustre deux ans après dans West Side Story (Robert Wise, 1960), évoluent donc les inénarrables Terry Thomas (Big Moustache dans La grande vadrouille, 1966) et Peter Seller, la belle June Thorburn et son amoureux transi, Alan Young. Affublez-les de chapeaux à plumes, chemises bouffantes ou robes de mousseline, veste à brandebourg et vous aurez une idée assez juste du film : un mélange de style bavarois et de couleurs, rendues d’autant plus vives par le procédé Eastmancolor, soit un équivalent teuton de l’écossais Brigadoon.
Quant aux effets spéciaux, la technologie ne permettant pas d’aisément rétrécir non pas les gosses mais les acteurs en cette époque pas si lointaine, il a été jugé plus simple et moins factice d’agrandir les décors où se meut un Russ Tamblyn au sourire rayonnant, vieille habitude de la comédie musicale américaine, il n’est qu’a voir Gene Kelly. Autant d’éléments qui contribuent à rendre Les aventures de Tom Pouce essentiellement visible par les enfants. Un adulte pourra donc mettre Tom Pouce à l’index.
Il reste donc un doigt.