VANILLA SKY

Cameron CROWE (1957-)

Etats-Unis, 2001

Tom Cruise, Penelope Cruz, Cameron Diaz

Un film où le début se trouve à la fin, la fin au milieu et le milieu au début, c’est déjà difficile à suivre, mais ajoutez à cela un scénario encore plus complexe, et un jeu d’acteur réussi (si on oublie celui de Tom Cruise qui joue les hommes parfaits) on vous offre Vanilla sky sur un plateau ! Comme je vous l’explique ce film est a prendre avec des pincettes parce qu’il n’est pas une vulgaire histoire d’amour, ni une publicité pour la cryogénisation, mais un film de sciences fiction où se mêlent amour, jugement, tolérance, espoir et désillusions.

Désillusions...oui car ce film est entre autre basé sur l’illusion, d’où le titre déjà, Vanilla sky, tableau de M. Monet, lui même impressionniste (l’impressionnisme en art se lie avec les illusions, un lien ici caché mais si facilement visible, d’autant plus que le tableau ici présenté est souligné dans le film) mais avant de s’attaquer a l’histoire, une présentation des personnages.

David Aames est un jeune homme qui a tout pour lui (beauté, humour, sympathie, et bla bla bla) et jouit de réussites autant en matière professionnelle qu’en amour et amitié, d’ailleurs son ex (c’est pas le mot qui convient puisque c’est plutôt " la copine de baise ", excusez l’expression) en est folle amoureuse, sinon, il y a bien sur le meilleur ami de David, alors lui c’est tout le contraire, c’est un " monsieur pas-de-bol " qui s’est dégotté une adorable brunette qui semble très gentille et ayant toutes les qualités qu’une demoiselle doit avoir, et pas de chance, monsieur David trouve rien de mieux à faire que d’en faire sa proprieté ! (vous appelez ça un ami vous ? on sombre dans les clichés là...) et un psychiatre très (trop) dévoué.

L’histoire est simple en fait, seulement elle paraît compliquée, imaginez vous à la place de David, vous avez tout mais alors absolument tout sauf votre âme sœur que vous ne cherchez pas, vous êtes narcissique et limite égocentrique. Votre meilleur ami, le jour de votre anniversaire arrive avec sa nouvelle compagne, vous la trouvez jolie, et sous prétexte que vous êtes irrésistiblement attiré l’un par l’autre, vous coupez l’herbe sous le pied de votre copain, et direction la chambre avec la p’tite brune !(en théorie c’est pas elle le cadeau) c’est un coup bas c’est vrai, mais c’est entre autre pour flatter votre ego ! (chose que Cruise sait faire a merveilles, mais c’est pas de sa faute s’il est pathétique) alors vous êtes toujours a la place de David, et vous draguez la brunette pour vous la mettre sous la dent, une bonne soirée de passée a faire connaissance et se fendre la pêche sur des bêtises (et admirer un tableau de M.Monnet). Le lendemain matin vient votre ex qui vous propose de vous raccompagner chez elle, seulement problème, c’est pas une folle maniaque non, seulement une femme très amoureuse et surtout trop jalouse qui voudrait simplement que David la considère comme autre que son jouet, ce qui ne risque pas d’arriver et elle le sait. C’est a force d’espérance et de désillusion qu’elle mettra un terme a ses souffrance et se donnera la mort en causant un accident de voiture avec David à ses cotés (histoire de dire si je ne peux pas t’avoir personne ne t’aura, vous voyez le cliché...). Voici donc notre fils à papa a l’hôpital, l’accident pour sa part ne l’a pas tué mais l’a horriblement défiguré. C’est effroyable bien sûr mais le film devient enfin intéressant. Sophia, la jolie brunette qui était soit disant une gentille demoiselle, vous imaginez sa réaction, " je m’en fiche que t’es défiguré je t’aime et c’est tout ce qui compte "...nan, vous vous trompez, sa réaction, c’est plutôt " t’es toujours le même homme mais t’es défiguré alors tcho-babaille, je m’en retourne voir ton meilleur ami ! " et oui, c’est comme ça qu’elle réagit, et ça, bien que c’est l’ex qui a le mauvais rôle, comparé a ça, c’est rien du tout ! Notre personnage principal se verra donc proposer un masque comme tout traitement (ce qui est plutôt dur a accepter), il est en plus accusé du meurtre de Sophia, a la suite de quoi il se met a confondre rêve et réalité et nous entraînant avec lui dans l’embrouille. En réalité David est depuis son accident dans le coma, et l’énigme de savoir ce qu’est la réalité ou non se fait plus abordable, car tout se joue en son inconscience.

Vanilla sky joue donc sur les deux plans de la conscience et de l’inconscience, car si un accident de la route comme celui qu’il a eu ça peut être traumatisant, mais être à la suite défiguré c’est insurmontable, surtout quand l’on sait que la médecine ne peut rien pour vous, que de ce fait votre meilleur ami vous dédaigne et votre jolie brune vous quitte. En fait, l’histoire n’est pas seulement que tout peut arriver et que la réussite n’empêche rien aux événements qui nous guette, mais sur une conséquence de ce fait, comme ici David a pour réaction de perdre la notion de réalité et de se défendre en se créant des problèmes inconscients (un peu comme un schizophrène) et comme on le comprends, imaginez que ça vous arrive, bien qu’il est dur de s’identifier a Tom Cruise...

Sur le fond rien a dire, vu qu’il s’agit uniquement d’une " américanisation " d’Ouvre les yeux d’Alejendro. Amenabar, néanmoins la forme laisse a désirer. Graphiquement, les décors sont bien moins angoissants et stressants que dans le film original, et le magnifique ciel de la scène finale fait un peu " tâche " sur la toile, il ne correspond à rien, ça ne colle pas vraiment avec l’atmosphère du film (même si elle est altérée). Sinon, le visage défiguré de David ne laisse pas assez passer les sentiments. Autant M. Amenabar a souligné ce détail, autant M. Crowe a favorisé le coté repoussant de ce visage. En réalité, il ne laisse rien passer comme sentiments ou expressions, rien, pas même celle des yeux, et le fait que tom Cruise a pour qualité d’être expressif, est malgré tout pas assez suffisant pour humaniser physiquement David car sans ses états d’âmes et réflexions, on ne remarquerait pas ou peu tous ces détails si transparaissant dans ouvre les yeux. Tout ça pour arriver a une simple question : pourquoi vouloir américaniser Ouvre les yeux en un film futile et inutile ?