X-MEN 2

Bryan SINGER (1965-)

Etats-Unis, 2003, X2

Ian Mac Kellen, Anna Paquin, Hugh Jackman, Patrick Stewart, Famke Jensen, Halle Berry, Rebecca Romijn-Stamos

Il y a toujours un risque à tourner le 2e épisode d’une série, car, plus d’une fois, ce deuxième opus s’avére décevant par rapport au premier : Superman II, Indiana Jones et le temple maudit, Police Académie 2 (remarquez, il y avait déjà un risque à tourner le premier épisode) autant d’exemples qui confirment l’existence de ce risque. Cependant, n’allons pas jusqu’à l’ériger en dogme à l’instar d’un personnage de Scream 2, non pas par peur de subir la même destinée, mais parce qu’avec X-Men 2, la liste des contre-exemples vient de s’enrichir.

Le remplacement du sénateur par Mystique ne met pas un terme aux phobies humaines contre les mutants. Tandis que Tornade et Jean Grey partent à la recherche d’un mutant qui a agressé le président des Etats-Unis jusque dans le bureau ovale et que le professeur Xavier et Cyclope rendent visite à Magnéto dans sa plastique prison, le colonel William Stryker, conseiller présidentiel, orchestre savamment attaque de l’école, sur ordre de l’exécutif, et kidnapping, clandestin, du professeur X. Face à Magnéto, comme face à Charles Xavier, les difficultés s’appellent Mystique et Wolverine. Pour pouvoir parvenir à ses fins, l’éradication de l’espèce mutante, Stryker va réussir ce qui’il aurait voulu éviter : l’alliance des mutants contre lui.

Avec un scénario plus subtil que celui de X-Men, bien que reprenant le fond de commerce de la phobie mutante, Bryan Singer réussit à ne pas laisser un instant de repos aux spectateurs et à maintenir un rythme d’action soutenu et croissant s’achevant en apothéose crépusculaire tout en laissant possible une suite. X-Men 2 est une réussite parce que plus riche.

Plus riche parce que l’histoire ne repose pas sur la seule métaphore du racisme mais aussi sur celle de la capacité d’acceptation de la différence dans l’entourage proche (le fils de Stryker est un mutant). Plus riche parce que les combats ne se limitent pas aux seuls duels de pouvoirs à pouvoirs mais revêtent des formes plus variées, endossant même des aspects comiques quoique sanglants. Plus riche parce que la psychologie des personnages est mise à rude épreuve avec des relations triangulaires (Logan - Scott - Jean) ou des conflits intérieurs (les choix de Pyro). Plus riche parce que X-Men 2 fourmille de détails empruntés au comic sans toutefois reproduire à l’identique celui-ci : la quête de Logan, son antagonisme avec Lady Deathstrike, et ce parfois de manière allusive comme avec l’apparition du docteur Hank McCoy à la télévision (Hank McCoy est le mutant le Fauve, membre des X-Men et des Vengeurs dans le comic). Plus riche enfin et surtout parce que le nombre de mutant mis en scène croît considérablement soit par l’introduction de personnages qui jouent un rôle central comme Diablo ou des clins d’oeil comme l’apparition de Colossus...

Alors quand à la richesse, s’ajoutent moyen technique et réalisation impeccable (Vous avez trouvé les effets spéciaux de Matrix superbes ? Vous adorerez la scène de combat dans le bureau ovale, qui est tout bonnement impossible, c’est bien ça que l’on demande aux mutants ?). il ne reste plus qu’à mettre le chapeau bas et à espérer, une fois les lumières rallumées et la dernière image morte, que le film renaisse de ces cendres tel le phénix....