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L’oeil du purgatoire
mardi 13 mai 2003, par
Jacques SPITZ (1896-1963)
France, 1945
L’arbre vengeur, 2008.
ISBN : 978-2-916141-32-9
L’œuvre de Jacques Spitz, écrivain français du niveau d’un Barjavel, reste encore pour l’essentiel à (re)découvrir. Si La guerre des mouches a laissé un souvenir plus marqué, ce n’est pas le cas de L’homme élastique, Les évadés de l’an 4000, de L’expérience du docteur Mops ou de L’œil du purgatoire, sans parler de ses romans inédits (Guerre mondiale n°3, Alpha du Centaure). Publié au sortir de la guerre, L’œil du purgatoire exhale le même pessimisme et la même noirceur que La guerre des mouches.
Le narrateur, Poldonski, est un peintre en quête de génie, cynique, égoïste et solitaire, qui rencontre par hasard un scientifique aux allures de vieil illuminé, du nom de Dagerloff. Celui-ci, dénué de tous scrupules, va se servir de Poldonski et de ses envies de suicide pour expérimenter un bacille de son invention. Appliqué sur les yeux, il modifie la vision du peintre raté. Désormais, le monde qui l’entoure lui apparaît de plus en plus vieilli. Un voyage temporel d’une grande originalité, à défaut d’être très réaliste, puisque seuls ses yeux le subissent, tous ses autres sens n’étant pas affectés. On assiste ainsi avec lui à sa lente déchéance, au déséquilibre psychique qu’engendre la vue des morts futurs, de plus en plus nombreux au fur et à mesure du développement du bacille.
Parabole sur la mort, ce court roman témoigne aussi d’un regard acéré et impitoyable sur la vie, la mesquinerie des individus et la futilité de la plupart de leurs actes. Invitant à l’humilité, ce récit fait aussi l’éloge de l’amour sincère, puisque lorsque Poldonski se retrouve environné d’un monde totalement mort, les seules formes qui l’entourent sont alors les idées, les pensées, les émotions et les sentiments que lui et ceux qui l’ont cotoyé ont laissé. Marque de l’attachement de l’auteur à la raison, ce dénouement est aussi une défense de l’être humain comme animal social, malgré tout.
Messages
1. L’oeil du purgatoire, 6 juillet 2012, 09:29, par maya
j’ai connu Jacques Spitz
1. L’oeil du purgatoire, 7 juillet 2012, 08:17, par von Bek
Et donc ? Une anecdote ? Un souvenir ?