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Les ombres de Dieu
jeudi 1er janvier 2004, par
J. Gregory KEYES (1963-)
Etats-Unis, 2001, Shadows of God
Flammarion, coll. Imagine, 2003, 310 p.
Le deuxième volume de L’âge de la déraison, L’algèbre des anges, était porteur d’espoir et de crainte : espoir de voir une uchronie prendre un essor alors prometteur ; crainte de voir cette dernière s’embrouiller dans l’ésotérisme avec ses anges et leur sapience, voie que le troisième opus, L’empire de la déraison, empruntait avec allégresse. Autant dire que Les ombres de Dieu étaient attendues avec crainte mais aussi avec la satisfaction de voir se clôre une tétralogie désormais pesante.
La menace qui pèse sur le monde à la fin du volume précédent se précise et les protagonistes convergent tous vers la bataille finale. Menés par Nicolas de Montchevreuil, que ses pouvoirs ont promu Enfant-Soleil, les Malakim et les troupes russo-mongoles dévastent tout obstacle qui se dresse sur leur route vers New Paris. Car c’est là que Benjamin Franklin et les troupes du Commonwealth renforcées des Indiens ont trouvé refuge auprès du roi Philippe de France. Ils sont rejoints par le Tsar Pierre le Grand, Charles XII de Suède et finalement par Red Shoes et Adrienne de Montchevreuil dont les pouvoirs terrifiants ne laissent pas d’inquiéter la coalition. Le choc s’annonce rude.
Assurément, l’action ne manque pas dans Les ombres de Dieu car les combats abondent sur tous les éléments, de la terre à l’éther, sur et sous l’eau. La confusion qui règne ne doit cependant rien à celle d’un champ de bataille mais beaucoup à la vaine tentative de l’auteur de démêler les fils de sa propre création et de lui donner une explication logique, cartésienne si ce n’est newtonienne. Rien n’y fait : l’échevau reste emmêlé entre une pseudo-théologie et l’ésotérisme. Le lecteur prendra pleinement la mesure à la vue des incompréhensibles combats dans l’inframonde.
Parallèlement l’uchronie - l’un des plaisirs de cette série - tend à rejoindre un cours plus proche de l’histoire classique et les divers sociétés évoluent vers la République quand ce n’est pas vers la démocratie. Aussi lorsque Adrienne accorde différemment le monde pour lui arracher un autre son et bannir les Malakim, c’est pour revenir à la physique newtonienne de 1681. S’il n’y avait eu les ravages de la comètes, de la guerre et de la peste, tout serait revenu à la normale. Tout ça pour ça !