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L’attaque des clones
dimanche 12 mai 2002, par
Robert Anthony SALVATORE (1959-)
Etats-Unis, 2001
Fleuve Noir, 2002
Pour tous ceux qui n’ont pas cette vertu jedi qu’est la patience, la novelisation du très attendu (et espéré !) épisode II est parue deux semaines avant la sortie officielle du film. N’y cherchez pas un quelconque intérêt littéraire en soi : n’est pas Greg Bear (dont La planète rebelle se situait entre les épisodes I et II) qui veut ! Certes, le roman est correctement écrit, se lit facilement, mais contraint de respecter le script du long métrage, il n’a pas la possibilité de se personnaliser outre mesure. Pas d’étoile stylistique au rendez-vous, donc. Quand à l’histoire, prise isolément, elle évoque les space-opéras de jadis, ceux de l’âge d’or américain, avec ses voyages spatiaux, ses diverses planètes, ses combats épiques et son histoire d’amour. L’intrigue politique est plus intéressante en soi, avec le double jeu du chancelier Palpatine et l’idéalisme apparent du comte Dooku, critique d’une démocratie républicaine corrompue... Une problématique particulièrement d’actualité !
Mais l’histoire prend une dimension plus profonde pour les fanas de la saga Star Wars : on y découvre en effet, outre les prémices de la mise en place de l’empire galactique, les racines de l’évolution d’Anakin vers le côté obscur, son caractère impulsif, sûr de lui (et en même temps sujet au doute), désireux de se surpasser... à n’importe quel prix ? Seul l’amour porté à Padmé pourrait constituer pour lui un puissant garde-fou, en plus de pouvoir constituer un succédané de l’affection maternelle. Les principales différences avec le film se situent d’ailleurs dans ce domaine, grâce aux réflexions intérieures des personnages, qui nous permettent d’en apprendre beaucoup plus sur la psychologie d’Anakin et de Padmé (son souci d’aider les autres avant de s’occuper d’elle-même, par peur de la vulnérabilité ou de l’échec ?). Tout comme pour les dialogues, on alterne sur ce terrain entre propos efficaces, évitant les clichés, et passages plus prévisibles.
Autre apport par rapport au film, la présence de scènes supplémentaires, qui tournent toutes autour de la nouvelle vie de Shmi Skywalker dans la ferme des Lars, nous permettant de mieux comprendre son enlèvement, la perte de la jambe de son mari, et le manque réciproque dont son fils et elle souffrent, une frustration génératrice d’explosions... Mais il va de soi que comme pour tout Star Wars, le roman ne se suffit pas à lui-même, et devrait prendre toute sa dimension sur grand écran !