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Les machines de mort

dimanche 15 juin 2003, par von Bek

Fred SABERHAGEN (1930-2007)

Etats-Unis, 1963-1966

L’Atalante, 1991, 313 p.

C’est en 1963, dans le fanzine Worlds-of-tomorrow, que Fred Saberhagen publie "Forteresse" la première nouvelle du cycle des Berserkers dont la publication française suit de peu en octobre de la même année. Mais qu’est-ce qu’un berserker ? Pour un historien averti ou un rôliste patenté, le phénomène berserk évoque la folie furieuse qui s’empare du guerrier nordique ou du barbare et le pousse à tout détruire autour de lui, au mépris de toute vie humaine. Chez Saberhagen, les Berserkers sont de gigantesques vaisseaux spatiaux avoisinant les 60 km de diamêtre programmés pour éradiquer la vie dans toute la galaxie. Déstabilisée au départ, la vie en question s’organise pour résister et détruire les léviathans surgis d’on ne sait où. C’est à cette lutte que les 11 nouvelles qui composent le recueil nous invitent à assister au travers du destin de différents individus. Précisons que Les machines de mort sont la énième mouture arrageant les histoires des Berserker, les éditions du Masque avec Berserker ! (1980) ou Temps futurs avec La guerre des Berserkers (1982) constituant d’autres recueils légèrement différents.

Titre Titre original Aussi publiée comme
Forteresse Without a Thought, 1963 Les dames et le fou furieux
Bonnevie Goodlife, 1963 Les prisonniers de la machine
Protecteur des arts Patron of the Arts, 1965
Le pacifiste The Peacemaker, 1964 La vie contre la vie
L’essaim de pierre Stone Place, 1965
T, le traître What T and I did, 1965
Monsieur Plaisantin Mr Jester, 1966
Le masque du Berserker rouge Mask of the Red Shift, 1965
Le signe du loup Sign of the Wolf, 1965 Que le loup soit détruit
Dans le temple de Mars In the Temple of Mars, 1966
Le visage de l’abîme The face of the Deep, 1966 Prisonnier de l’hypermasse

On peut distinguer les récits se rattachant à la personnalité de Johann Karlsen, stratège génial et frère du dictateur Felipe Nogara, dont les différents protagonistes peuvent avoir été les personnages centraux de nouvelles à l’instar du Terrien Hemphill au coeur de "Bonnevie" (1963) et apparaissant dans "L’essaim de pierre" (1965), "le masque de la mort rouge" (id.) et "le temple de Mars". A l’opposé certaines nouvelles - "Forteresse" (1963), "Protecteur des arts" (1965) ou l’excellente "le pacifiste" (1964) - constituent des récits indépendants parfois difficilement localisables dans la chronologie du cycle. Car Histoire il y a : histoire de la guerre entre les Humains et leurs alliés mais aussi histoire politique retraçant les vicissitudes de la quête du pouvoir de Felipe Nogara. Entre la bataille de "l’essaim de pierre" et "le masque du Berserker rouge" sept ans s’écoulent. Et deux années encore jusqu’au "temple de Mars".

Les thématiques plus ou moins développées soulignent bien évidemment la diversité humaine face à l’implacabilité robotique. Mais ce n’est pas tant la diversité raciale qui est soulignée, même si les récits sont introduits par un historien extra-terrestre, que la diversité de l’ingéniosité humaine dans les multiples stratagèmes élaborés. Loin d’écrire un récit humaniste, Fred Saberhagen souligne aussi l’égoïsme, la cruauté, la lâcheté ou l’ignorance naïve ("le signe du loup", 1965) de l’Humain. Bref, tout son imperfection et sa saveur. De quoi faire du bon space-opera !

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