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Le sourire du Berserker

vendredi 31 octobre 2003, par von Bek

Fred SABERHAGEN (1930-2007)

Etats-Unis, 1979, The Ultimate Enemy

L’Atalante, 1992, 251 p.

Avec Le sourire, le cycle des Berserkers revient à la nouvelle, genre littéraire qui lui a davantage réussi jusqu’à présent. Plus riche de deux nouvelles que son édition américaine, Le sourire du Berserker s’avère un recueil assez irrégulier, formés de nouvelles plus disparates que celles des Machines de mort, puisqu’on y cherchera en vain un fil rouge.

Commençant sa découverte, le lecteur appréciera la nouvelle éponyme dans laquelle les monstres ne jouent guère qu’un rôle de figuration mais ô combien important. L’histoire n’est pas sans rappeler celle du roman de Barjavel, La nuit des temps : la vengeance est un plat qui se mange froid. Dès "le jardin du Berserker", l’inventivité retombe dans une intrigue plus courte et plus commune d’histoire de prisonniers entre les mains des machines. Dès lors, le ton du recueil est donné entre narration classique d’une aventure et nouvelles à la chute plus travaillée.

"l’abolition d’Angkor Apeiron" appartient à cette deuxième catégorie - la plus nombreuse finalement. A l’image de la nouvelle "les ailes du passé", elle figure la mise en échec des Berserkers par des humains dont la guerre n’est pas la profession. En outre, qu’il s’agisse de l’encyclopédiste Otto Novotny ou de l’historien Ian Malori, ces héros sont peu estimés par les hommes qui les entourent en raison de leur manque de capacité au combat.

"Que voulez-vous que je fasse pour prouver que je suis humain" et "Le jeu" fonctionnent sur le même principe : celui d’une situation inextricable qui se dénoue au dernier moment par le jeu des petites cellules grises. Classiques par rapport aux autres nouvelles du cycle des Berserkers, elles n’en sont pas moins de qualité.

Au milieu de tout cela et du recueil, émerge l’îlot imposant des trois nouvelles "Sous le radiant du temple", "le musicien de l’enfer" et "Casseur". Leur longueur - 100 p à elles trois dont 50 pour la seule "Sous le radiant..." - conjuguée à leurs intrigues moins travaillées et à leurs chutes moins surprenante font d’elles un véritable iceberg auquel on vient se heurter, brisant net le rythme de la lecture. "Le musicien de l’enfer" a beau se démarquer par sa poésie et sa référence culturelle au mythe d’Orphée, le plaisir de lire n’y est pas et l’on retrouve avec ces trois écrits la longueur ennuyeuse de La planète du Berserker.

Reste cependant que le recueil s’achève sur le rapide mais éclatant final de "L’assassin de métal", la deuxième nouvelle avec "le jardin..." à ne pas figurer dans le recueil américain. Cumulant référence culturelle et dénouement - certes prévisible -, elle est un bel hommage en même temps qu’un petit trésor qui pourtant aurait pu être, si l’on considère l’époque à laquelle se déroule l’intrigue, plus étrangleur...

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