Accueil > TGBSF > D- > Destination vide

Destination vide

mercredi 9 avril 2003, par von Bek

Auteur : Frank HERBERT (1920-1986)

Pays : Etats-Unis, 1966 & 1978, Destination : Void

Editeur : Robert Laffont, coll. "Ailleurs & Demain", 1981

Publié une première fois en 1965, l’année même ou paraît Dune, par la revue Galaxy sous la forme de la nouvelle "Do I wake or dream ?", retravaillé en 1978, Destination vide est un récit on ne peut plus "herbertien".

La nef appelée Terra VII constitue la septième tentative d’envoi d’une mission de colonisation du système Tau Ceti par la Terre. Les responsable de la mission, tranquillement installés à Lunabase, attendent beaucoup d’elle, les six précédentes ayant échoué. Pour cette raison, les membres de l’équipage de la nef, réduits à quatre à la suite d’accidents fortuits, sentent peser une lourde responsabilité sur épaules, à commencer par celle des 2999 autres passagers plongés en hibernation en attendant d’arriver à bon port. En théorie, fort des acquis des échecs précédents, l’aumônier-psychologue Raja L. Flatterie, John L. Bickel, Prudence L. Weygand et L. Timberlake ont plus de chance d’accomplir la mission...

Sauf que les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être : car si les humains de Terra VII savent qu’ils sont des clones, comme l’indique l’initiale L. - pour Lon (?) dans leurs noms, tous ne savent pas les mêmes choses sur leur mission. Sauf que Tau Ceti ne comporte aucune planète viable ce qui n’est pas foncièrement gênant car, pour les responsables du Programme Conscience qui dirigent la mission le but n’est pas de coloniser mais d’arriver à Tau Ceti. Sauf que les mêmes individus ont préprogrammé de multiples accidents qui doivent contraindre l’équipage à élaborer le premier ordinateur conscient pour survivre. Sauf qu’un seul homme à bord peut concevoir la machine et que les autres individus ont été entraînés pour l’y amener via un cheminement intellectuel balisé. Mais inventer l’Intelligence Artificielle parfaite car consciente peut être dangereux... autant vouloir créer un monstre ou un dieu.

Destination vide est un livre intelligent - ce que l’on peut dire de nombres d’ouvrages de Frank Herbert, il n’est qu’à lire Le prophète des sables pour s’en rendre compte - mais peut-être trop. Mêlant réflexions psychologique et physiologique sur la nature humaine de la conscience, le livre repose sur une facilité intellectuelle de ces lecteurs avec des modes de réflexions familiers pour l’analyste qu’a été Herbert. Lorsque ces réflexions se doublent d’une expression métaphorique en terme de composants et de flux électroniques, le récit perd de sa clareté et donc de sa puissance. L’on peine donc à suivre les cheminements intellectuels.

Pourtant, Destination vide n’en demeure pas moins intéressant grâce à cette faculté qu’avait Herbert de tenir en haleine ces lecteurs - talent de journaliste sans doute. Le lecteur de Dune et de ses suites se sentira en terrain connu puisque la même thématique se dessine en arrière plan, celle de la religion et de son rôle tant moral que guide. Un livre qui eut pu être un prélude à Dune.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?