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La stratégie Ender

Le cycle d’Ender, t.1

lundi 1er septembre 2003, par Le Prion Fou

Orson Scott CARD (1951-)

Etats-Unis, 1985, Ender’s Game

Cinquante ans après une invasion extra-terrestre repoussée de justesse, la flotte terrienne recherche désespérément le stratège qui lui permettra de vaincre définitivement les forces ennemies. Les surdoués sont repérés dès la naissance, et envoyés à l’Ecole de Guerre, une station orbitale qui doit les former aux fonctions militaires. Parmi eux, le jeune Andrew Wiggins, dit Ender, est déjà la cible de toutes les attentions. Il n’a que six ans, mais le temps presse...

Le principal problème d’Orson Scott Card, c’est qu’il est quasiment incapable d’insérer une note de suspense dans ses livres. Vous avez lu le titre de ce roman, vous savez donc qui est le personnage principal et comment cela va se terminer (à un revirement près, en fait). L’ennui, c’est qu’un seul revirement de situation, c’est un peu juste pour les 380 pages du roman... d’autant que si vous contrôlez de temps en temps le nombre de pages qu’il vous reste à lire, vous aurez bien vite prévu le revirement en question.

Heureusement, La stratégie Ender est plutôt bien écrit (à quelques problèmes de traduction près, comme d’appeler les extra-terrestres des " Doryphores " [1] comme si on était passé directement de la Grande Famine irlandaise à Alien). Le succès du roman tient à cela, et à l’emploi de quelques thèmes qui plaisent aux ados : il s’agit d’un récit initiatique, dont le héros est un jeune garçon, que l’on suit durant toute son enfance et une partie de son adolescence, et qui finira par devenir une sorte de super-héros.

Toutefois, le contre-coup de la mise en scène de cet " enfant providentiel ", c’est que Card doit prendre des pincettes pour que le lecteur ne comprenne pas que cela veut dire que tous les autres personnages doivent être complètement idiots pour n’avoir pas pensé à faire pareil que lui avant. Si le lecteur s’en rend compte... la magie du livre disparaît. Un roman donc sympathique mais un peu faiblard. Il se poursuit avec Les voix des morts.


[1Sur requête de la rédaction, je prie instamment les surfeurs qui voudraient nous faire l’honneur de parcourir Wagoo de pardonner l’erreur commise par notre honorable EUX qui, énervé par le roman, ne s’est pas demandé si l’utilisation du terme doryphore ne pouvait pas renvoyer à autre chose qu’aux coléoptères de ce nom auxquels, soit dit en passant, on ne peut imputer la Grande Famine irlandaise (1845-1847), puisqu’à cette époque l’insecte doryphore, originaire du Colorado, avait à peine fait connaissance avec la pomme de terre qui allait devenir son plat de prédilection et, par conséquent, n’avait pas atteint l’Atlantique et encore moins l’Europe. L’étymologie du terme "doryphore" signifie "porteur de lance". C’est d’ailleurs la statue d’un doryphore perse sculptée par Polyclète au Ve siècle av. J.C. qui incarne, selon Pline, le Canon dans la représentation du corps humain. On peut donc supposer que c’est à ces vaillants guerriers que fait référence le traducteur. Signé : Lefuneste, cuistre

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