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Les furies

samedi 13 novembre 2004, par von Bek

Keith ROBERTS (1935-2000)

Grande-Bretagne, 1966, The Furies

Opta, 1971 pour la traduction

Pour qui se fierait seulement au quatrième de couverture, Les Furies de Keith Roberts serait un énième roman d’apocalypse nucléaire soit quelque chose d’assez courant dans la science-fiction des années 60 et pour quelques temps encore. Des tests simultanés et d’une puissance alors inégalée provoque un gigantesque tremblement de terre, qui dévaste la Terre en général et le Wiltshire où réside le narrateur Bill Sampson en particulier. Des guêpes géantes - surnommées rapidement furies par référence aux mites, pardon, aux mythes antiques - apparaissent et s’en prennent aux humains, devenus source de nourriture ou esclaves selon les besoins. La désorganisation des structures qui a suivi le cataclysme empêche toute défense organisée sur une grande échelle : il n’y a plus d’armée parce qu’il n’y a plus de gouvernement ou que celui-ci n’a plus les moyens d’exercer son autorité. Pourtant ça et là des groupes tentent de résister encore et toujours à l’envahisseur. Après une vaine cavale et un court séjour dans un camp de prisonnier, Bill participe au mouvement et, avec quelques autres, mène des opérations commandos contre les nids de guêpes à partir de leur campement dissimulé dans des grottes. Certains hommes ont cependant choisi de collaborer.

En apparence, Les Furies relève du roman de survivance et une lecture pas très fine pourra y voir une métaphore de la Seconde guerre mondiale, vue du côté de l’Europe occupée. Loin du Survol qu’il écrira en 1985, ce roman qui le fit connaître n’insiste pas tant sur le danger nucléaire (les radiations sont absentes) que sur la lutte contre la tyrannie dont on peut se demander si le choix d’une forme de vie communautaire pour la représenter n’est pas aussi une métaphore du communisme. Seulement, dès le début, Keith Roberts ne fait pas des guêpes la conséquence des tests nucléaires mais la manifestation d’une invasion venue de l’espace : le prologue - dont Bill Sampson qui écrit l’histoire avoue qu’il ne plaît guère à ceux qui le lisent - évoque leur arrivée ; les premières guêpes elles-mêmes se manifestent avant les tests. Autant pour le quatrième de couverture.

Malheureusement cette nuance subtile ne porte ces fruits dans l’intrigue que vers la fin dans un discours évolutionniste qui eut ravi Darwin et déçu Lamarck, les guêpes étant incapables de s’adapter sont condamnées. Si cela n’ôte rien à la palpitation du roman, cela ne lui ajoute pas grand chose non plus mis à part une porte de sortie. En revanche, on ne peut manquer de faire un parallèle avec La guerre des mondes. Il n’en reste pas moins que Keith Roberts faisait ses débuts et qu’ils étaient prometteurs.

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