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Jack Faust
2000, par
Michael SWANWICK (1950-)
Etats-Unis, 1997
Payot, S.F., 2000
Dans la série des relectures de grands mythes, Michael Swanwick revisite Faust en le mêlant au steampunk. Challenge a priori intéressant, mais qui se révèle toutefois n’apporter aucune réelle surprise. L’accent est avant tout mis sur les personnages et sur leurs relations : Faust lui-même, un érudit avide de comprendre et d’embrasser la totalité de la Création ; Marguerite, sa bien-aimée ; Wagner, son serviteur qui l’idolâtre ; et enfin, Mephistophélès en personne, qui est ici un mystérieux émissaire d’une dimension parallèle, ayant pour but de provoquer l’anéantissement de l’espèce humaine en lui fournissant les moyens de son auto-destruction. Bien que l’effort de description soit marqué, en particulier au début du roman, on reste un peu sur notre faim quant à la description d’un monde, parti de l’époque moderne, qui change à grande vitesse sous les effets de la technologie. Assister à la genèse d’un univers steampunk aurait été passionnant, mais il ne semble pas que ce soit le propos principal de l’auteur. A cet égard, d’ailleurs, on peut penser qu’il a tendance à sous-estimer quelque peu le poids de la religion dans la société de l’époque, et les blocages à certains développements industriels qu’elle n’aurait pas manquée de poser ; même s’il ne date pas avec exactitude son point de départ, on se trouve a priori dans un XVIème siècle parallèle, de par la répétition de l’épisode de l’Invincible Armada vers le milieu du roman. De même, la leçon sous-jacente, la condamnation d’un certain progrès scientifique aveugle, peut sembler partiellement datée, même si ses usages militaires systématiques sont malheureusement d’un réalisme criant.