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Le long chemin du retour

mardi 8 avril 2003, par Maestro

Robert SILVERBERG (1935-)

Etats-Unis, 2002, The Longest Way Home

Robert Laffont, coll. "Ailleurs et Demain", 2003, 336 p.

Toujours inépuisable, Robert Silverberg continue de nous livrer roman sur roman, en parallèle de la publication en quatre volumes d’une large sélection de ses nouvelles (Le chemin de la nuit, Les jeux du capricorne, Voile vers Byzance). Pourtant, malgré toute l’admiration qu’il mérite, on ne peut que sortir déçu de la lecture de ce Long chemin du retour. Il s’agit en effet d’un énième roman initiatique, nettement moins original et subversif que Le livre des crânes, et moins captivant que Les royaumes du Mur. Son héros est Joseph, un adolescent fils d’un Maitre. Sur la planète Patrie, en effet, la société d’inspiration féodale est divisée entre le Peuple, main d’œuvre servile, et les Maitres, colons arrivés plus tardivement, dirigeant et protégeant à la fois le Peuple. Pourtant, cette hiérarchie séculaire débouche au début du roman sur une révolte contre la classe des Maitres, évocatrice des relations maîtres-esclaves des Etats-Unis du XIXème siècle. Joseph, qui séjourne alors chez la famille Geften, cousine de la sienne, parvient à échapper au massacre grâce à l’aide d’une servante du Peuple.

Commence ainsi une longue odyssée, qui va le mener du nord du continent septentrional de Patrie jusqu’au continent sud, sur lequel se trouve le domaine de sa famille. Tout au long de ce périple de plusieurs mois, Joseph sera contraint de faire preuve d’un réflexe de survie aiguisé, à la fois pour se nourrir et parcourir des centaines de kilomètres à pied. Parmi les autres épreuves de ce passage à l’âge adulte, on trouve la découverte de la mentalité des indigènes, peuple d’origine de Patrie, et la confrontation avec le Peuple lui-même, puisque Jospeh sera recueilli dans un village libre, dans lequel il connaitra même sa première expérience amoureuse. C’est donc un individu métamorphosé, plus ouvert d’esprit, prêt à remettre en cause le système injuste et inégal règnant encore dans le sud, qui retrouve finalement sa famille...

Au-delà de la relative linéarité de l’histoire, et de son manque d’originalité, on sent clairement que Robert Silverberg n’exprime pas tout son potentiel, que l’on ne retrouve que partiellement, comme à travers la description de l’écosystème de Patrie. En fait, Le long chemin du retour s’adresse prioritairement à un public adolescent, et on ne peut que s’interroger sur la pertinence de la décision qui a conduit à sa publication dans une collection aussi prestigieuse que " Ailleurs et Demain ". Une erreur de casting, en somme...

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