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Le lion de Macédoine
Le prince noir & L’esprit du chaos
Allez Xandre, allez Xandre, allez !!!!!
samedi 27 mars 2004, par
David GEMMELL (1948-2006)
Grande-Bretagne, 1991, The Dark Prince
Gallimard, coll. "Folio", 2002
Titre original | Titre éditions Mnémos (2000) traduction d’Eric Holweck | Titre édition folio (2002) traduction de Thomas Day |
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The Lion of Macedon, 1990 | Le lion de Macédoine | L’enfant maudit |
La mort des nations | ||
The Dark Prince, 1991 | Le prince noir | Le prince noir |
L’esprit du chaos | L’esprit du chaos |
Le Prince Noir constitue le deuxième tome du diptyque de David Gemmell, tome divisé lui-même en deux volumes par Gallimard lors du passage au format poche, pour des raisons liées davantage au mercantilisme qu’au respect du lecteur et de la cohérence de l’œuvre (le quatrième livre commence ainsi avec le final des aventures entamées dans Le Prince Noir). Passons.
On retrouve dans ce second volet les mêmes personnages qu’à la fin du précédent, Parménion, bien sûr, l’invincible général, Attalus, l’assassin attitré de Philippe de Macédoine, et le jeune Alexandre, déjà très mûr pour son âge, et dont la présence de l’esprit du chaos en son sein rend son contact mortel pour nombre de créatures. C’est d’ailleurs lui qui constitue le point de départ de cette suite, puisqu’il se fait enlever par Philippos de Macedoyne, cruel souverain d’un monde parallèle, désireux d’acquérir l’immortalité par son sacrifice. Parménion et Attalus vont donc s’employer à le retrouver, avec l’aide initiale du mage Aristote. Cette Grèce parallèle offre d’ailleurs un visage fantastique plus traditionnel, dans la mesure où les créatures mythologiques y sont en déclin par rapport aux humains, qui se déchirent eux-mêmes dans de sanglantes guerres. Seule la cité de Sparte résiste encore à l’hégémonie de Philippos de Macedoyne, et dans un intéressant jeu sur les incarnations alternatives des personnages que l’on connaît (Parménion, Dérae, Aristote...), nos héros vont tout faire pour transformer cette résistance en triomphe.
A cette variation sur un air connu, David Gemmell arpente des sentiers plutôt classiques en fantasy, et le vernis grec ainsi que les réflexions sur le sens de l’histoire et la variation des destinées ne suffisent pas à faire de cette première moitié du second volume l’équivalent qualitatif du premier. Avec L’esprit du chaos, on revient dans notre plan de réalité, pour suivre la fin du règne de Philippe et l’irrésistible aventure d’Alexandre lancé à la conquête de l’empire perse. Si David Gemmell reprend les étapes historiques de son incroyable odyssée, il en propose une lecture à l’aune du conflit entre Kadmilos, l’esprit du chaos, et l’âme plus pure d’Alexandre, le fils caché de Parménion. Un moyen pour le moins intéressant d’éclairer les accès de cruauté et les coups de folie du grand conquérant, tel l’incendie du splendide palais de Persépolis, offrant ainsi une vision en partie moins idéaliste de ce " héros ". On regrettera simplement une accélération dommageable de l’écoulement du temps, et une " happy end " un peu forcée à laquelle on aurait préféré un dénouement plus tragique dans l’esprit. Reste un cycle qui mérite amplement le détour, et dont on souhaiterait des prolongements...