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Les loups-garous de Londres

dimanche 12 août 2001, par Maestro

Brian STABLEFORD (1948-)

Grande-Bretagne, 1990,The Werewolves of London

J’ai lu, coll. "Ténèbres", 1993

Avant de mêler le fantastique à la SF britannique de l’ère victorienne, en forme d’hommage, dans L’extase des vampires, Brian Stableford s’essaya à renouveler le thème du loup-garou, et plus généralement, à donner une nouvelle dimension au fantastique du XIXème siècle. A cette occasion, Stableford nous révèle une nouvelle fois l’étendue de son érudition, sans éviter d’ailleurs les longueurs d’un style, certes talentueux sur le plan littéraire, mais parfois un peu " m’as-tu vu " et abscon, avec des visions ou des réflexions issues de ses personnages trop longues et pas toujours indispensables.

L’histoire met en scène un grand nombre d’individus, dont on découvre assez rapidement qu’ils sont (pratiquement) tous manipulés par des puissances extérieures. En vrac, on croise un baronnet épris de rationalisme, sa fille et son fiancé protégé de son père, véritable fil rouge du roman ; Harkender, un sorcier humain avide de pouvoir ; Paul Shepherd, mystérieuse créature imortelle ; Gabriel, un jeune garçon apparement habité par le démon ; une confrérie de religieux hétérodoxes qui attendent la fin du monde ; et bien sûr, les fameux loups-garous du titre, qui ne sont finalement eux aussi que des pions sur un vaste échiquier trans-temporel sur lequel se joue une partie dont l’enjeu n’est rien moins que la découverte de la vraie nature des choses.

Le sujet dévoilé est vaste, et s’articule en quatre parties entrecoupées d’intermèdes plaisants constitués de divers documents écrits (lettres, extraits d’ouvrages), qui renforcent la " crédibilité " de l’histoire. On découvre ainsi qu’à l’origine, humains et créatures féériques vivaient en quasi-communion, mais que le développement quantitatif de la population humaine a progressivement marginalisé ces dernières, dont les loups-garous. Certains de ceux-ci se perçoivent d’ailleurs comme une espèce supérieure, quasi aristocratique ; leur déclin semble pourtant irrévocable, dans une Angleterre des années 1870 où la révolution industrielle poursuit son essor. Mais cette opposition humains/loups-garous cache l’affrontement dans l’ombre d’entités au pouvoir démesuré, dont les divinités humaines ne sont probablement que le reflet.

On n’évite pas toujours l’absence d’originalité ou le cliché, dans cette trop longue intrigue qui commence en Egypte, et dans laquelle le contexte historique est pratiquement inexistant, sinon par le biais des mentalités plutôt " coincées " de certains personnages. Tout au long de l’histoire, Stableford aborde divers thèmes, comme celui de la part de l’animal présente en chacun de nous, et que symbolisent les loups-garous. Mais il le fait d’une telle façon qu’on ressort de la lecture de son roman peu convaincu par sa prose, et avec l’indéniable sentiment de s’être quelque peu embourbé dans un livre trop ambitieux... ou pas assez.

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