Machines infernales

K. W. JETER (1950-)

Etats-Unis, 1988, Inferanl Devices, a mad victoria fantasy

On connaissait Jeter plus habitué à arpenter les terres futuristes du cyberpunk, entre autre à travers les suites qu’il a écrites pour Blade Runner. Avec Machines infernales, au sous-titre très éloquent, il propose une variation steampunk relativement sympathique, dont l’axe majeur est l’humour et la dérision ; on pense à l’ouvrage de Connie Willis, Sans parler du chien, avec moins de brio cependant. Dans une Angleterre victorienne alternative, George Dower tente de survivre en prenant cahin-caha la relève de son père, inventeur et horloger de génie. Mais son destin bascule le soir où un mystérieux visiteur débarque dans sa boutique, un visiteur " en cuir noir " qui lui demande de réparer un étrange mécanisme et perd de la saumure à la place de sang... S’enchainent alors toute une série de quiproquos, de surprises et de scènes d’action, dont Dower n’est qu’un témoin brinquebalé à droite et à gauche, qui nous font découvrir un quartier de Londres et un village peuplés de créatures aquatiques évocatrices des Profonds de Lovecraft ; un curieux malfaiteur bricoleur et son acolyte féminine dont la principale préoccupation est de coucher avec Dower ; un vieil aristocrate, image du savant fou, qui ne souhaite rien moins que faire sauter la Terre pour être récupéré par des extra-terrestres ; des sectateurs des puritains de Cromwell, et la responsable d’une ligue de vertu également employeuse... de filles de joie ! Bref, un savoureux cocktail qui se lit comme du petit lait, et honore tout à fait le steampunk.