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Le Dirdir
dimanche 1er septembre 2002, par
Jack VANCE (1916-2013)
Etats-Unis, 1969, The Dirdir
J’ai lu, 1976
Suite directe du volume précédent, Le Dirdir repose entièrement sur les efforts d’Adam Reith, Terrien naufragé sur la planète Tschaï, pour disposer d’un vaisseau. Puisque le sien a été détruit dans Le Chasch, qu’il a échoué dans sa tentative d’en voler un dans Le Wankh, Adam Reith tente cette fois d’en construire un en dépit de tous les interdits imposés par les races dominantes. Cette fois, c’est aux sanguinaires Dirdirs que le trio d’aventuriers parias se trouve confronter. D’abord en allant dérober une somme considérable d’argent - des sequins - sur le terrain de chasse même des Dirdirs ; ensuite en s’accoquinant avec un semi homme-dirdir particulièrement retors et âpre au gain de la cité de Sivishe, grand carrefour commercial et centre astronautique dirdir.
Encore une fois le récit se perd en voyage et procure une énième impression de déjà vu à sillonner la planète Tschaï et l’arrivée à Sivishe, davantage propice à des aventures moins conventionnelles et toutes aussi picaresques, est un soulagement. Seul le passage dans les îles Carabas et son maquis (il est célèbre le maquis de Carabas) rompt la monotonie des voyages. L’explication du processus de création des sequins - ceux-ci poussant dans une plante - confine cependant au conte de fée, voire même au ridicule, contrastant avec la dimension science-fictive du récit. Un contraste qui n’est pas sans rappeler la geste de Majipoor de Robert Silverberg.
Fort heureusement, les péripéties de Reith, Anacho et Traz à Sivishe s’avèrent plus soutenues mais souffrent du défaut réccurent au cycle : la certitude qu’entretient le héros que les moeurs et civilisations de Tschaï en général et des races extra-terrestre en particuliers, sont irrationnelles et inférieures à celles de la Terre. Aussi continue-t-il à les heurter de front, à les détourner à son avantage, prouvant ainsi sa ruse mais aussi sa suffisance. Les duels judiciaires finaux tendent d’ailleurs à établir physiquement cette supériorité du Terrien sur l’étranger, au mépris de tout le baratin précédent sur la force physique et les qualités martiales des Dirdirs. Un cycle que Le Pnume saura conclure avec plus d’intelligence, souhaitons-le.