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La voie du sabre
mardi 10 décembre 2002, par
Thomas DAY (1971-)
France, 2002
Folio, coll. S.F., 296 p.
Après être passé par le deux frères cyber et steampunk, avec notamment L’instinct de l’équarisseur (2002) et fleureté avec le fantastique maléfique dans Stairway to Hell (2002, aussi !!), Thomas Day revient à ses amours de Fantasy déjà rencontrés dans Rêves de guerre tout en leur conciliant son attirance pour le Japon que L’école des assassins (2002, toujours !!!) commis avec Hugo Bellagamba ne lui avait pas permis d’assouvir. Ce n’est plus le Japon où coexiste technologies et traditions, mais celui des Samouraïs, des Shoguns, le Japon du plus célèbre rônin, Miyamoto Musashi. Loin d’offrir une réécriture des romans d’Eiji Yoshikawa (une bibliographie et une filmographies commentées en fin de volume éclaireront les lanternes des pauvres gaijin égarés dans La voie du sabre), Thomas Day met en scène une vision fantastique du Japon médiéval imprégné de magie et sur lequel règne un empereur-dragon.
Si Musashi est au coeur du récit, il n’est pas pour autant le personnage central, narrateur de cette histoire, Mikedi Nakamura, qu’un marché passé entre son père, un seigneur de la guerre très ambitieux et le célèbre samouraï errant, arrache au confort du gynécé à l’âge de 12 ans pour l’éduquer dans la voie du sabre afin d’en faire celui qui pourra au péril de sa vie féconder le ventre de la princesse-dragon. Le chemin jusqu’à l’intimité impériale s’avère cependant long et sinueux pour le petit garçon qui se voit confronté aux atrocités commises sur ordre de son père et passe plusieurs années dans le Palais des saveurs et dans celui des délices, subissant les énigmes de son nouveau maître qui aspire en fait à le détourner de ses projets.
Imprégné de spiritualité orientale, La voie du sabre est un hommage vibrant à un monde fort éloigné de la matérialité européenne comme en témoigne les leçons professées par Musashi, tout comme les légendes qui émaillent le texte. Il en résulte que le livre est un excellent dérivatif qui incite à s’ouvrir à une culture différente et à découvrir le Japon trop souvent connu par ses seules caricatures.
Livre empli de violence - comme nombre des écrits de Thomas Day - c’est aussi un livre débordant de sensualité, partagé entre la tempête des combats et le calme qui les précède et les suit immédiatement. Bref, c’est un livre de sabre, et un bon, dans lequel un gaijin a condensé toute la passion du Japon.