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Chronique des années noires

Salt’n’Rice

mardi 3 décembre 2002, par Le Prion Fou

Kim Stanley ROBINSON (1952-)

Etats-Unis, 2002, The Years of Rice And Salt

Presses de la Cité, 2003

Et si la Grande Peste du XIIIè siècle avait éradiqué la population européenne ? L’auteur de la trilogie martienne (Mars la Rouge, Mars la Verte, Mars la Bleue) s’essaye à l’uchronie pour poursuivre sa critique de la civilisation occidentale. Une tentative malheureusement trop peu préparée. Assez étonnamment, le dernier roman de Kim Stanley Robinson, qui aurait pu être son travail le plus ambitieux, est plutôt le plus décevant. En effet, cette Histoire parallèle manque étrangement d’originalité.

L’Europe est progressivement recolonisée par des populations arabes, qui redécouvrent au passage l’héritage romain. Des savants de Samarkand font toutes les expériences et découvertes attribuées dans notre monde à Vinci, Galilée, et Copernic. Une veuve chinoise et un sage arabe écrivent le Capital. Puis les grands Empires effectuent leur entrée dans l’ère moderne en se lançant dans une guerre des tranchées à travers toute l’Asie. Heureusement tout se finit bien, car les savants qui ont perçu les dangers de la recherche atomique créent un conseil mondial de la recherche, qui met son veto à la recherche militaire.

Tout ceci laisse un goût de déjà-vu, à moins peut-être d’avoir la culture historique d’un Américain moyen, et surtout de manque de réflexion : Robinson considère que les sociétés arabes se sont parfaitement romanisées (voire occidentalisées) dès leur arrivée en Europe, et ne s’intéresse plus par la suite aux problèmes d’adaptation de cette culture à la modernité. De même, il ne parle à aucun moment des castes en Inde, et s’il parvient à susciter l’intérêt lorsqu’il fait s’allier les (samurais) japonais et les Indiens américains, il ne développe pas cet élément. L’ouvrage est donc une petite déception... Dommage, surtout lorsqu’on pense qu’une simple partie de Civilization™ aurait permis à l’auteur d’avoir des idées plus originales ! et l’on se sent tout particulièrement déçu quand on se rappelle de l’ampleur de la fresque martienne de Robinson.

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