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METEOR MAN

samedi 23 septembre 2006, par von Bek

Réalisateur : Robert TOWNSEND (1957-)

Etats-Unis, 1993, The Meteor Man

Avec : Robert Townsend, Eddie Griffin, Roy Fegan, Bill Cosby, Don Cheadle, Marla Gibbs, Robert Guillaume, Tommy Tiny Lister, James Earl Jones

Si vous cherchez un bon exemple de l’influence communautariste sur la télévision américaine, il faut regarder le Cosby Show (1984-1992). Si vous en cherchez un mauvais exemple, regardez Meteor Man. Bien que le film ne soit pas sorti au cinéma en France, il est des chaînes de télévision charitables qui vous le diffusent de temps en temps.

Jeff Reed est vacataire dans une école et vit dans le même quartier que ses parents, lequel quartier est le territoire du gang des Golden Lords. Un soir alors qu’il fuit le gang, Jeff se prend de plein fouet un météore vert et se découvre le lendemain des pouvoirs dignes de Superman. Dans l’enthousiasme général de sa communauté du quartier, il devient le Meteor Man et perturbe fortement les activités des trafiquants de drogue, mais fait aussi pousser des légumes géants. Affaibli par les impératifs de son métabolisme, il se retrouve à affronter le gang seul mais la solidarité communautaire joue.

Bien évidemment Meteor Man est une parodie de Superman, le vert du météore qui fait la puissance du héros noir renvoyant au vert de la kryptonite qui fait la faiblesse du héros blanc. Mais une parodie n’est-elle pas supposée être drôle ? Or, Meteor Man est trop politiquement correct pour que le super-héros abuse davantage de ses pouvoirs qu’en déshabillant les gens du regard (c’est là où vous réalisez que tout le monde porte d’amples caleçons, des maillots de corps et des combinaisons). Il est en revanche pas assez délirant pour être vraiment drôle.

Il véhicule en revanche sans subtilité un message communautariste afro-américain dégoulinant de bons sentiments, plaidant pour la solidarité communautaire puisque le gouvernement ne fait rien pour aider (la police n’intervient qu’à la fin) mais que même les gangs noirs peuvent se repentir pour venir aider leurs frères de couleur, affirmant (avec raison) que les Blacks peuvent accéder aussi aux fonctions importantes (le médecin chef, le lieutenant de police sont noirs). A l’opposé, le caïd qui parraine le gang noir est blanc. Ajoutons que le casting rassemble une pléïade d’acteurs afro-américains dont on aurait pu se demander pour certains, à l’instar de James Earl Jones, pourquoi ils sont venus s’égarer dans ce film. Bizarrement (sic !), les "stars" noires du cinéma américain (Denzel Washington...) ne sont pas à l’affiche.

Le film datant de 1993, il est stupéfiant de remarquer que les thématiques abordées sont celles qui étaient en plein essor dans les années 80, et qui bien qu’étant toujours des problèmes en 1993, ne sont plus d’actualité (le crack). Qui plus est le traitement reste très édulcoré afin que le film demeure visible pour les plus jeunes. Dans la même optique, le ghetto noir de Jeff Reed n’a de ghetto que le nom.

Au bilan, voici ce qu’on appelerait un film familial mais dont le manque d’intelligence amène à faire une recommandation : ne laissez pas les enfants ou quiconque regarder un tel navet.

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