Accueil > CINECSTASY > P > POMPOKO
POMPOKO
Des blaireaux sévèrement burnés
lundi 6 février 2006, par
Isao TAKAHATA (1935-)
Japon, 1994
Les tanukis ont l’air de gros blaireaux [1]. Mais ce n’est pas tout à fait ça, au propre comme au figuré. Ces petites bêtes passent leur vie à manger, dormir, se reproduire au printemps et faire la fête. Là, ils étaient occupés à se battre entre eux pour leurs territoires quand les pelleteuses et les camions ont envahi la colline de Tama, afin d’y construire des lotissements.
Unis dès lors pour leur survie, ils tentent de limiter leur croissance et déclarent une guerre souterraine aux humains. Leur principale arme : leur capacité à se métamorphoser en un peu de tout. Vous n’imaginez pas tout ce qu’ils sont capables de faire, rien qu’avec la peau de leurs testicules. La métamorphose affecte également leur humeur, un effet graphique avantageusement utilisé par le réalisateur. Le dessin est simple quand les tanukis sont heureux et se complexifie à mesure que les sentiments à exprimer sont graves.
Pour gagner, les tanukis n’y vont pas par quatre chemins : suivant les discours majoritaires au sein de leur communauté, ils commettent des attentats et tentent faire peur aux humains. Mais les hommes d’aujourd’hui sont aussi surprenants qu’incrédules et, au lieu de fuir comme tout le monde, ils reviennent inlassablement à la charge pour finir le chantier.
Qui, alors, va gagner ce formidable combat pour la vie ?
En parallèle de cette fable écologique douce-amère, on lit le déclin de la nature face à l’expansion démographique et urbaine des humains. Et l’histoire souligne aussi, au-delà de la lutte, toutes ces jolies petites choses qui font de la vie une aventure.
Ce film d’animation des studios Ghibli est drôle, politique, inquiétant et toujours d’actualité. Il y aura sans doute plein de choses à expliquer aux petits qui le verront. Et on ne sera pas forcément fiers.
[1] heu... Francesco, je crois que ce sont des ratons-laveurs