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BLADE

plus sucker que runner !

vendredi 12 janvier 2001, par von Bek

Stephen NORRINGTON (1964-)

Etats-Unis, 1998

Wesley Snipes, Stephen Dorff, N’Bushe Wright, Kris Kristofferson

Adaptation d’un comics Marvel du même nom, Blade est le blaze d’un tueur de vampires. Rassurez-vous sa mère ne l’a pas baptisé ainsi juste avant de mourir d’une morsure de vampire en le mettant au monde : son vrai prénom est Eric, mais comme son but n’est pas de tuer les vampires en les faisant mourir de rire, notre héros de cuir et de kevlar vétu, armé de ses pieux, de son fusil à pompe et de son automatique à balles d’argent, a adopté le nom de son arme fétiche, un sabre en titane, blade signifiant lame en anglais. Il n’a donc rien à craindre de l’uranium appauvri et peut accomplir sa vendetta sereinement assisté d’Abraham Whistler (Kris Kristofferson) et de Karen Jenson (N’Bushe Wright), une charmante hématologue, qualification indispensable dans une guerre contre la race de Dracula en général, et contre Frost (Stephen Dorff), vampire mégalomane rêvant de devenir un dieu du sang, en particulier.

De la créature de Bram Stocker, il n’est nullement question dans Blade, mais le sang est très présent, dès le début du film, où, dans une boîte techno pour vampires, des dispositifs anti-incendie au plafonds aspergent d’hémoglobine la foule aux canines affûtées. Les effets spéciaux ne perdent d’ailleurs pas une occasion de nous montrer, avec plus ou moins de qualité, des babines ensanglantées, des explosions de vampires, le tout d’un rouge très clair, signe d’un sang riche en oxygène ou d’un jus de tomates bien mûres.

Parallèlement à cette débauche de sang règne une débauche de bagarre, car Blade est avant tout un film d’action, où le héros, parangon de samouraï, est aussi un champion d’arts martiaux, qui prie devant un autel avant de se rendre au combat dans la plus pure tradition shintoïste. Précisons que cette touche d’exotisme est due à Wesley Snipes, lui-même adepte de la capoeira. Bref, imaginez Bruce Lee revu et corrigé par les crocs du comte Krolock du Bal des vampires et vous obtenez Blade.

Car, "à croc chez vous" (sic !), Blade n’est pas un humain, pas plus qu’un vampire d’ailleurs. Ayant hérité des capacités physiques de ces derniers, il n’en possède pas les faiblesses, bien qu’il doive s’alimenter de sang ou d’un substitut synthétique. S’il ne redoute pas l’aïl, l’argent ou les ultra-violets, il est exposé aux blessures du temps et vieillit comme les humains. Face à lui, les vampires n’aspirent qu’à la discrétion et à l’hémoglobine et sont organisés en une société moderne, bien équipée, dotée de comptes en banque et d’archives informatiques.

Si l’on ajoute la musique techno, les vêtements de cuir ou le design très futuriste des logements de Frost ou des autres vampires, on peut dire que Blade revisite l’esthétique du mythe des suceurs de sang en le débarrassant du caractère gothique jusqu’ici inhérent à la race de Lestat, ce que Entretien avec un vampire n’avait pas cherché à faire. Cet aspect est malheureusement sous-exploité, tout comme la société des vampires qui constitue, avec le caractère hybride de Blade, l’un des seuls points intéressants d’un film que seule l’action permet de regarder (et encore, on se demande si cela n’enfonce pas le film, tant il se prend à un sérieux qui confine au ridicule).

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