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BATMAN FOREVER

dimanche 16 avril 2006, par von Bek

Joel SCHUMACHER (1939-2020)

Etats-Unis, 1995

Val Kilmer, Tommy Lee Jones, Jim Carrey, Chris O’Donnell, Nicole Kidman, Drew Barrymore

Faisant suite à Batman, le défi (1991), le troisième épisode de la saga moderne de l’homme chauve-souris marque pourtant une évolution dans la série. Derrière la caméra, Joel Schumacher remplace Tim Burton, tandis que Val Kilmer endosse le costume de chiroptère en lieu et place de Michael Keaton. Loin de constituer un renouvellement intéressant du genre, Batman Forever amorce un déclin.

Confronté à la vindicte de Harvey Dent qui lui impute sa défiguration et sa schizophrénie, Batman doit aussi faire face à la colère de l’homme-mystère, alias Edouard Nygma. Fort heureusement pour sauver la belle Chase Meridian, sa psychothérapeute, il peut aussi compter sur l’aide d’un nouveau renfort en la personne de Robin, alias Dick Grayson, autre personnage costumé en mal de vengeance. C’est tout, me demanderez-vous ? C’est peu ! Et pourtant, c’est à ces quelques lignes que l’on peut résumer l’intrigue de Batman Forever. Jamais scénario n’aura été aussi synoptique.

Comme s’il était conscient de l’indigence de la chose, Joel Schumacher semble avoir voulu de ces acteurs un jeu outrancier, ce qui n’a pas dû être bien difficile pour Jim Carrey qui n’aura jamais été aussi énervant et ridicule. Il est cependant rudement concurrencé par Tommy Lee Jones au bord de l’hystérie (l’autre côté du bord). A l’opposé, Val Kilmer et Nicole Kidman se distinguent par une absence de jeu paradoxalement non moins outrancière. On ne peut malheureusement pas compter sur Chris O’Donnell ou Drew Barrymore pour compenser.

Alors qu’il prétend s’inscrire dans la lignée des Batman de Tim Burton - la présence de Michael Gough dans le rôle d’Alfred en témoigne - le Batman de Joel Schumacher n’a pas bénéficié de soucis du détail ou des même moyens financiers. Ainsi, Bruce Wayne peut-il déclarer impunément qu’il n’a jamais aimé et envoie ainsi sur les roses le souvenir de Vicki Vale (Kim Bassinger) pourtant soigneusement cultivé dans Batman, le défi. De même, alors que Burton avait pris soin de construire un Gotham dans un style bien particulier, le différenciant clairement de New York même dans les (rares) scènes de jour, l’équipe de Batman Forever s’est contentée d’utiliser New York et ses rues pour quelques scènes, évitant les décors trop importants et rendant clairement identifiable la grosse pomme par son Hôtel de ville ou la statue de la liberté.

Enfin le label de navet ne serait pas entièrement mérité si les dialogues n’étaient pas à la hauteur du reste. Les efforts désespérés pour donner un pendant drolatique aux clowneries de Carrey et Jones se résument à des facéties de collégiens chez lesquels le mot sexe provoquent une hilarité générale sans savoir de quoi il retourne précisément. Pourtant les allusions graveleuses sont au rendez-vous : à l’aveu de l’amour du dr. Meridian pour le latex, Batman peut donc lui conseiller de prendre un pompier car il se déshabille plus vite. Il n’y a donc décidément rien d’autre pour sauver Batman Forever de la nullité, hormis le générique de fin dû à Seal. On se prend donc à souhaiter le prochain car il ne peut pas être pire.

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