Accueil > TGBSF > N- > Nous nous reverrons... hier
Nous nous reverrons... hier
Une aventure de la fine équipe
vendredi 12 mai 2006, par
Fabrice NICOLAS (1967-)
France, 2004
Nuit d’Avril, 2e ed., 2005, 496 p.
Nouvelles venues sur la scène de la SF francophone, les éditions Nuit d’Avril prennent de surcroît le risque de publier un (jeune) auteur encore inconnu. Le thème choisi a tout pour être alléchant, malgré son manque apparent d’originalité : une histoire de voyages dans le temps ayant pour cœur la période de la seconde guerre mondiale. Les héros en sont trois jeunes ayant pour seul tort d’assister à l’éclipse du soleil de 1999 au mauvais endroit. Ils se retrouvent en effet catapultés d’abord dans des passés alternatifs, ayant tous en commun la victoire des forces de l’Axe, puis projetés au XXIIème siècle, victime lui aussi de cette modification de l’histoire. En parallèle, on suit les pérégrinations temporelles d’un riche et détestable homme d’affaire, mécène intéressé du projet de voyage dans le temps, et celles d’un psychopathe de l’avenir qui se retrouve en position de changer l’histoire en devenant le conseiller occulte d’Hitler dès 1919.
Ce sont donc les trois jeunes qui auront pour mission de repartir dans le passé afin de mettre hors d’état de nuire le psychopathe en question avant qu’il ne change le train de l’histoire sur l’embranchement de l’opération Barbarossa. Si la lecture de ce roman est aisée, il est loin d’être exempt de défauts : signalons en particulier un sens de l’humour plutôt lourdingue, des personnages à la psychologie tenant sur un papier à cigarette (Bob, le copain boulimique, est spécialement pénible), et des incohérences difficilement excusables (pourquoi, si le commando militaire pouvait également venir dans le passé, ne pas avoir accompagné dès le début les trois jeunes ?), sans parler d’une gestion minimale des inévitables paradoxes temporels. Certaines idées et certains développements n’en sont pas moins réussis (l’avenir alternatif, la tentative des jeunes de piéger l’éminence grise d’Hitler, le retour dans les rails traditionnels de l’histoire...), mais ils ne suffisent pas à transformer ce livre en autre chose qu’un roman vite lu et vite rangé.