Accueil > CINECSTASY > B > BLADE : TRINITY
BLADE : TRINITY
retour au bled
jeudi 16 décembre 2004, par
David S. GOYER
Etats-Unis, 2004
Wesley Snipes, Kris Kristofferson, Jessica Biel, Dominic Purcell
Alors, bon, Blade a fait le point sur ses origines, puis il a empêché la prolifération d’une nouvelle mutation de vampires... Et maintenant ?
Euh... Dracula ?
Quoi, Dracula ?
Ben, on réveille Dracula, on en fait un démon issu de la nuit des temps, à l’origine du vampirisme et on le met en face de Blade. Il en ressortira toujours quelque chose.
Ouais. Bon, ça roule, on y va. Mais on va l’appeler Drake, ça fera plus jeune.
Donc, pour son troisième scénario autour du vampire diurne et sa première réalisation, David Goyer puise au fond du mythe. Il tente d’en retirer un méchant d’envergure, aux pouvoirs extraordinaires, diurne également, dont la conception "noble" de la lutte s’oppose à la débauche de ses descendants. Mais ça ne marche pas.
L’histoire, plutôt touffue, multiplie des péripéties simplifiées jusqu’à la caricature. Parce qu’en plus de la lutte entre les deux monstres, le scénariste glisse, pêle-mêle, la mort du mentor de Blade, Whistler ; l’arrivée de la fille cachée du même Whistler, flanquée d’une ribambelle de seconds rôles présentés façon comics, c’est-à-dire à coups de stéréotypes ; l’immixtion de la police, persuadée que Blade est un assassin psychopathe ; l’industrialisation de la nourriture des vampires... Et David Goyer ne s’en sort que par une construction de ses séquences tout en parallèles. Par exemple, Blade détruit un bâtiment de vampires, les flics, trompés par les vampires, détruisent le repaire de Blade. Plus tard, on s’aperçoit que les nouveaux amis de Blade préparent une arme absolue tandis que les vampires mettent en place une "solution finale". Et ainsi de suite jusqu’au combat final. Bref, ça manque d’idées et de souffle.
Sur l’écran, on voit bien quelques plans inspirés mais ils sont évincés par une majorité d’images convenues. On note aussi quelques recyclages visuels : l’ouverture de la bouche de Drake et des chiens vampires se fait de la même façon que celle des "faucheurs", espèce mutante, du deuxième épisode. Ou encore, le visage démoniaque du Drake a parfois un gros air de famille avec le diable de Legend. Ce personnage, guère aidé par les dialogues, peine à trouver une cohérence. Alors, il se contente d’être un sous-Blade, un challenger (toujours le parallèle). Blade lui-même est un peu en retrait face à toute la marmaille qui l’entoure. D’ailleurs, il ne sortira véritablement son sabre qu’à la fin.
Afin de mettre en peu d’ambiance dans ce gloubi-boulga tiède, David Goyer a glissé quelques allusions à l’actualité : à la question "Qui est le président des Etats-Unis ?", Blade répond "Un gros con". Le tombeau de Drake est déniché en Irak, comme par hasard. Et pour détruire les vampires, les petits soldats de Blade n’hésitent pas à recourir... à une arme biologique. Pour tenir jusqu’au bout, il ne reste plus qu’à profiter des jolies formes de Jessica Biel, en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les âneries qui jalonnent ce film.