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Oméga

samedi 5 août 2006, par Maestro

Auteur : Jack McDEVITT (1935-)

Etats-Unis, 2003

L’Atalante, collection "La dentelle du cygne", 2006, 608 pages.

La suite possible que nous évoquions en conclusion de la recension de Chindi se matérialise donc dans cet Oméga, quatrième volet particulièrement copieux du cycle entamé avec Les machines de Dieu et poursuivi à travers Deepsix et Chindi. On y retrouve la pilote Hutch, qui a désormais pris du gallon, puisqu’elle est devenue une des plus hautes responsables de l’Académie spatiale. Son héroïne des tomes précédents étant désormais condamnée à demeurer à la surface de la Terre, McDevitt y a ajouté un grand nombre d’autres personnages, des pilotes Kellie, Alexandra ou Julie, aux scientifiques Collingdale, Digger ou Marge, en passant par le romancier Whitlock : les relations humaines, seulement correctement brossées (avec parfois un brin de naïveté, comme pour l’idylle entre Kellie et Digger), sont donc centrales, sans pour autant se substituer à l’intrigue principale.

Celle-ci est, comme pour Les machines de Dieu, centrée sur le mystère des nuages oméga, ces formations qui n’ont de naturelles que l’apparence et qui détruisent toute civilisation cosmique utilisant les angles droits dans son architecture. Cette fois, une civilisation nouvellement découverte, les Boulgommes, est menacée d’extinction dans un délai particulièrement rapide. Une course de vitesse s’engage donc pour tenter de la sauver avec des moyens limités, et dans ce cadre, McDevitt retrouve tout le talent dont il a su plusieurs fois faire preuve, captivant son lecteur en braquant successivement le projecteur sur plusieurs groupes humains, tout en maintenant un suspens intense. En outre, la découverte progressive de cette civilisation ayant un niveau technologique proche de celui de l’Antiquité tardive suscite de multiples questions : pourquoi les Boulgommes semblent-ils avoir trouvé un équilibre sans que la guerre ne fasse partie de leur mode de vie ? Faut-il enfreindre le principe de non-ingérence pour les sauver, et jusqu’à quel point est-il possible de le faire sans court-circuiter leur propre développement ? Les réponses apportées sont intéressantes, stimulant la réflexion, même si, dégât collatéral, le renforcement de la religion des Boulgommes au détriment de leur esprit scientifique à travers leur sauvetage apparaît pour le moins gênant et lourd de conséquences pour leur avenir...

Quant aux nuages oméga proprement dit, l’affinement des connaissances sur leur fonctionnement permet d’aboutir à un dénouement surprenant, qui gagne en originalité ce qu’il perd en crédibilité. Oméga s’avère ainsi au moins aussi passionnant que certains romans de John Brunner (Eclipse totale, Le creuset du temps), mais un cran en dessous de la tétralogie d’Alastair Reynolds, avec qui il partage dans une certaine mesure ce thème de formes de vie destructrices de vie (les inhibiteurs, qui ont les Berserkers de Fred Saberhagen comme prestigieux ancêtre).

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