Accueil > CINECSTASY > S > SERENITY, L’ULTIME REBELLION

SERENITY, L’ULTIME REBELLION

samedi 2 décembre 2006, par von Bek

Joss WHEDON (1964-)

Etats-Unis, 2005

Avec : Nathan Fillion, Gina Torres, Sean Maher, Summer Glau, Jewel Staite, Adam Baldwin, Morena Baccarin, Alan Tudyk, Chiwetel Ejiofor

Interrompue par la Fox au bout de 14 épisodes, sans doute à cause de son coût, Firefly bénéficie de l’insigne privilège de donner naissance à un long métrage, histoire de consoler la poignée de fans encore sous le choc de l’IVD (interruption volontaire de diffusion) et prenant le pari d’attirer un public, auquel la série demeurerait inconnue, mais qui aurait une inclination pour la SF. Reste que le film sort discrètement en France d’autant que la série n’est diffusée pour la 1ère fois à la télévision qu’en 2006. Sachant que seuls les spectateurs disposant de chaînes de télévision américaines ou pratiquant cette activité horrible et délictueuse qu’est le téléchargement par le net seraient au fait du contexte de Firefly, une petite séquence pédagogique en ouverture du film s’imposait donc.

Ayant épuisé la Terre, l’Humanité s’est dispersée sur les multiples mondes d’une autre galaxie. La dissension s’installant entre les opulents mondes centraux, coeur du gouvernement fédéral de l’Alliance, et les planètes périphériques plus frustres, une guerre éclate qui voit la défaite des indépendantistes. Parmi ceux-ci, l’équipage du vaisseau de classe Firefly, le Serenity, sous le commandement de Malcom (Male), devient une bande de hors-la-loi vivotant du brigandage des richesses de l’Alliance. Or, en dépit de fortes réticences et en raison de leurs compétences spécifiques, Male a pris à bord un jeune médecin, Simon, et sa sœur River une télépathe qui s’avère une source de problèmes, car, outre qu’un agent spécial de l’Alliance lui court après pour l’empêcher de divulguer un secret, la jeune fille, prise de folie furieuse, devient une furie dont la vitesse gestuelle et la virtuosité évoquent Shiva aux multiples bras. Entre les forces de l’Alliance et les sauvages Rapineurs, que l’état de berserk permanent pousse à dévorer vif ses proies humaines, l’équipage du Serenity tente de découvrir le secret de River.

Serenity s’inspire très nettement du western en général et de la guerre de Sécession (1861-1865) en particulier, mais, la question de l’esclavage ne se posant pas, en renversant les positions habituellement soulignées dans la guerre civile américaine par un rappel que l’origine du conflit reposait aussi sur une divergence de conception du rôle du gouvernement fédéral. Dès lors, comme les Sudistes autrefois, les indépendantistes se battent pour leurs libertés et contre le dictat de l’Alliance, vieille thématique américaine de la méfiance envers l’Etat. Bien que la guerre soit finie et perdue pour eux, Malcom et ses amis ressemblent aux bushwreckers confédérés (pour ceux qui ignorent ce dont il s’agit et que la consultation d’un dictionnaire enquiquine prodigieusement, la vision de Chevauchée avec le diable d’Ang Lee apportera des explications suffisantes). Quoique tournant autour d’un vaisseau spatial, le Far West est donc très présent dans le film, soit par les armes de poing, de bonnes vieilles armes à projectiles métalliques, même si on n’évite jamais aujourd’hui les références orientales via les arts martiaux ou le katana, soit par les petites sociétés de colons qui apparaissent à une ou deux reprises ou même par la musique qui fait appel ponctuellement à la country.

Le spectateur innocent ne se trouve donc pas totalement perdu et ne semble pas débarquer de la planète Mars dans un univers auquel il ne comprend rien. L’histoire, somme toute très légère, menée tambour battant au rythme d’un épisode de série, lui laissera peu de temps pour se poser des questions. Le rythme est d’ailleurs si rapide qu’on peut se demander si des coupes n’ont pas été faites dans le film au détriment de scènes de vie quotidienne.

Les acteurs, des habitués de la télévision, s’en sortent honorablement et, comme dans Les chroniques de Riddick, on ne peut s’empêcher de se satisfaire des progrès réalisés dans les images de synthèse qui autorisent la mise en scène de vaisseaux spatiaux de plus en plus réalistes, autant que ce genre de chose puissent l’être. On est en tout cas très loin du côté très factices des décors et des images de la série Babylon 5.

Rien d’exceptionnel mais l’adepte de la SF devrait passer un bon moment car Serenity s’éloigne des séries B de SF qui ont fleuri (et moisi) des années 50 jusqu’au début des années 90.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?