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LES AVENTURES DE BUCKAROO BANZAI A TRAVERS LA 8e DIMENSION
samedi 9 décembre 2006, par
W. D. RICHTER (1945-)
Etats-Unis, 1984, The Adventures of Buckaroo Banzaï across the 8th Dimension
Avec Peter Weller, John Lithgow, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd, Ellen Barkin, Clancy Brown
Il y a quelque chose de bédesque dans Buckaroo Banzaï. Le personnage, métis d’un japonais et d’un américain, appartient à la catégorie des petits génies risque-tout qui repoussent les limites de l’humanité vers l’infini et au-delà [1].Quand il n’opère pas en neurochirurgie, il bat le record de vitesse sur Terre et, grâce aux travaux de son mentor et ami Hikita et en collaboration avec l’armée, il entre dans la 8e dimension en traversant de part en part une montagne, rejetant aux oubliettes les 4e, 5e, 6e et 7e autres dimensions. L’homme, quoique modeste, a tout d’une rock star - ce qu’il est au demeurant, puique, entouré de ses amis scientifiques, il forme un groupe de musiciens, les chevaliers de Hong Kong - : il se déplace avec son équipe dans un bus orné de leur logo, possède un réseau de fans, les Blue Blazers, qui sont autant de sentinelles, prêtes à accourir à la rescousse au moindre signal.
Celui-ci qui ne manque pas de retentir, car, en pénétrant dans la 8e dimension devant les médias éberlués, Buckaroo fait savoir à un groupe d’extra-terrestres condamnés à l’exil sur Terre pour avoir voulu instaurer une dictature, qu’il peut avoir accès à un moyen de rentrer sur leur planète. Très inquiètes, les autorités de cette dernière menacent Buckaroo de déclencher une guerre nucléaire entre les deux grands, provoquant ainsi la destruction de la Terre. Coincé entre les deux partis E.T., Buckaroo n’a d’autre choix que de mettre fin aux agissements des putschistes, d’autant que ceux-ci assassinent deux de ses amis et kidnappent sa petite amie en devenir.
Pur fumage de moquette, de mauvaise qualité de surcroît, Les aventures de Buckaroo Banzaï oscille entre le farfelu et le grotesque, l’hommage et le parodique. J’en veux pour preuve le détournement de l’accident de la Guerre des mondes racontée par Orson Welles à la radio en 1938 et dont la véracité narrative de l’invasion martienne provoqua une panique dans la population. Réinterprété par Buckaroo, l’épisode devient véridique mais Welles aurait été contraint par les E.T. à se rétracter, dissimulant ainsi l’arrivée des E.T. dans le New Jersey. Idée farfelue qui n’aurait pas déparé la série X-Files mais hommage aussi.
Quant à la parodie, elle n’est jamais bien loin dans Buckaroo, et persiste même jusqu’à la fin du film, lorsque le générique s’achève sur une promesse du retour de Buckaroo dans Buckaroo Banzaï contre l’organisation mondiale du crime. On se demande, alors que Casino Royale vient de sortir sur les écrans, qui est parodié ici.
Reste que tout tient de la caricature dans ce film (Buckaroo pas Casino Royale), caricature de l’univers des Pulps, caricature de la bande-dessinée, caricature de la SF, caricature du cinéma aussi, omniprésente celle-là par le jeu très médiocre des acteurs (Lewis Smith et John Lithgow en tête) en dépit d’une distribution qui aujourd’hui attire l’attention du SFan [2] et par le scénario aussi plat que les Flandres avec pour unique montagne un jargon caricatural et pseudo-scientifique tenu par les personnages.
De la très mauvaise SF des années 80.
[1] Comment ça la catégorie est limitée ?
[2] Clancy Brown décapite les immortels dans Highlander, Peter Weller flingue à tour de bras dans Robocop et Christopher Lloyd fait son premier Retour vers le futur en 1986 ; faut-il présenter Jeff Goldblum ? ’La mouche, Jurassic Park...)